Erdogan © REUTERS

Turquie: Erdogan veut « réexaminer » l’Histoire nationale

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a commémoré jeudi la mort du fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk, mais a souligné que l’histoire du pays plongeait ses racines bien avant la proclamation de la République en 1923.

« Nous nous opposerons à ceux qui tentent de limiter l’histoire de notre Etat et de notre nation à 90 ans. Nous devons prendre toutes sortes de mesures, y compris réexaminer les livres scolaires dès l’école primaire », a déclaré M. Erdogan. M. Erdogan, qui multiplie les références à l’Empire ottoman depuis son arrivée au pouvoir, s’est par ailleurs lamenté de ce que la superficie actuelle du territoire turc ne reflète pas, selon lui, l’influence régionale d’Ankara. « Nous ne pouvons pas être prisonniers de 780.000 km2 », a-t-il lancé. « Nos frontières physiques sont une chose et nos frontières de coeur, une tout autre chose », a-t-il ajouté, énumérant plusieurs territoires qui appartenaient à l’Empire ottoman.

« Nos frères de Crimée, du Caucase, d’Alep, de Mossoul (…) peuvent être en dehors de nos frontières physiques, mais ils sont dans nos frontières de coeur », a déclaré M. Erdogan lors d’un discours à Ankara marquant le 78e anniversaire de la mort de Mustafa Kemal, figure tutélaire de la Turquie moderne.

Accusé de vouloir démanteler la République laïque fondée par Atatürk, M. Erdogan a aussi établi un parallèle entre la guerre d’indépendance (1919-1922) menée par Mustafa Kemal contre les puissances victorieuses de la Première Guerre mondiale et la lutte contre la tentative de putsch en juillet. « Il n’y a aucune différence entre la guerre d’indépendance et la tentative de coup d’Etat du 15 juillet », a assuré M. Erdogan, « nous nous efforcerons de porter plus avant l’indépendance de la République de Turquie »

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