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Tunisie : libération des manifestants arrêtés

Le Premier Ministre Mohamed Ghannouchi a annoncé ce mercredi la libération des manifestants arrêté ainsi que le limogeage du Ministre de l’Intérieur Rafik Belhaj Kacem.

Le président Zine El Abidine Ben Al était intervenu lundi à la télévision pour tenter de désamorcer la crise mais les manifestations s’étaient poursuivies et les mesures annoncées, des promesses de création d’emplois, avaient été jugées insuffisantes par l’opposition.

Le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a donc annoncé mercredi à Tunis le limogeage du ministre de l’Intérieur Rafik Belhaj Kacem et la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre des émeutes sociales qui secouent le pays depuis quatre semaines.

Une commission d’enquête sur la corruption que dénoncent l’opposition et les ONG est aussi prévue. « Nous avons décidé la création d’un comité d’investigation pour enquêter sur la question de la corruption », a déclaré le Premier ministre.

Renfort de l’armée à Tunis

Parties du centre de la Tunisie, les émeutes, déclenchées à la mi-décembre par un incident qui a mis le feu aux poudres, ont gagné mardi soir une banlieue de Tunis, la capitale, où l’armée a été déployée mercredi.

Des renforts militaires, soldats en armes, camions, jeeps et blindés, ont fait leur apparition à Tunis pour la première fois depuis le déclenchement des affrontements que connaît la Tunisie depuis quatre semaines.

Ces renforts étaient postés à des carrefours du centre de Tunis et à l’entrée de la cité Ettadhamen (Solidarité) où les dégâts d’une seule nuit de violences étaient visibles. Un blindé tous feux allumés et des soldats en armes étaient positionnés à l’entrée de ce gros faubourg où des carcasses de voitures incendiées et d’un bus incendiés n’avaient pas encore été enlevées, près du siège de la Délégation attaqué la veille.

Des bris de verre et des pneus brûlés jonchaient la route de Bizerte qui traverse les cités Ettadhamen, Intilaka et El Mnihla, des quartiers populaires qui se succèdent, dans l’ouest de la capitale.

Dans Tunis, outre des renforts importants de police et unités d’intervention spéciales, deux véhicules de l’armée et des soldats en armes montaient la garde sur la place reliant les avenues de France et Habib Bourguiba, face à l’ambassade de France et à la grande cathédrale de Tunis.

Des renforts militaires étaient également visibles autour de la maison de la radio-télévision dans le quartier La Fayette, et d’autres sur la place du Passage.

Plus de 50 personnes ont été tuées ce week-end, selon un syndicaliste, 21 selon le gouvernement, au cours de manifestations sans précédent contre le chômage.

De nouveaux affrontements mercredi après-midi


Des manifestants et les forces de l’ordre se sont affrontés dans le centre de Tunis mercredi en début d’après-midi et la police a eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Des centaines de jeunes criant des slogans contre le régime sur la place de la porte de France ont essayé d’avancer vers l’avenue Habib Bourguiba, et les forces de sécurité leur ont barré la route en tirant des grenades lacrymogènes.

Aucun bilan de ces affrontements, les plus graves à se produire dans Tunis depuis le début des émeutes en Tunisie au mois de décembre, n’était disponible dans l’après-midi.

Le Vif.be, avec Belga

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