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Tunisie : les journalistes en grève pour dénoncer les pressions

Stagiaire Le Vif

Les journalistes tunisiens sont en grève. Ils dénoncent les pressions du pouvoir sur leur profession. Ce débrayage fait suite à l’emprisonnement d’un reporter qui a accusé un procureur d’avoir falsifié des preuves.

« Les journalistes tunisiens observent une grève générale ce mardi 17 septembre à l’appel du Syndicat national des journalistes tunisiens. Cette grève a été décidée à la suite de l’arrestation de notre confrère Zied el-Heni », entendait-on lors du flash d’information de la Radio Tunis chaîne internationale (RTCI). L’agence officielle TAP a, de son côté, indiqué qu’elle n’assurera qu’ « un service minimum couvrant uniquement les événements d’extrême urgence ».

Le journaliste Zied el-Hani a été incarcéré durant trois jours avant d’être libéré sous caution. Il avait accusé un procureur d’avoir fabriqué des preuves contre un caméraman, soi-disant complice dans une affaire de jet d’oeuf sur le ministre de la Culture tunisien, Mehdi Mabrouk. Ce caméraman assure n’avoir fait que son travail et donc filmé la scène.

Les islamistes d’Ennhada contre la presse

Cet emprisonnement s’ajoute à d’autres poursuites engagées contre les médias. Les syndicats de journalistes accusent Ennahda, le parti au pouvoir, de pressions sur la presse et de chercher à contrôler les lignes éditoriales des médias publics à travers les nominations de directions dociles.

Les organisations professionnelles soulignent aussi que le gouvernement, la justice et la police appliquent systématiquement aux médias le Code pénal hérité du régime déchu de Ben Ali au lieu des décrets post-révolutionnaires, bien moins répressifs.

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