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Tunisie: le président et le Premier ministre démissionnent

Le président tunisien par intérim, Foued Mebazaa, et le Premier ministre, Mohammed Ghannouchi, ont démissionné mardi du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, a annoncé l’agence officielle tunisienne TAP.

Le RCD a par ailleurs annoncé, dans un communiqué cité par la TAP, avoir radié de ses rangs l’ex-président Ben Ali et sept de ses collaborateurs, « sur la base de l’enquête menée au niveau du parti, à la suite des graves événements qui ont secoué le pays » ces dernières semaines.

La démission du président par intérim et du Premier ministre de transition « concrétise une décision de séparation entre les organes de l’Etat et les partis politiques », décidée lundi par le nouveau gouvernement d’union nationale, selon la TAP.

Ces annonces interviennent sur fond de forte contestation en Tunisie de la composition de ce gouvernement, où ont été reconduits huit membres de l’équipe sortante de l’ex-dictateur, tous membres du RCD qui a régné sans partage pendant 23 ans sur la vie politique tunisienne.

« Ce n’est pas assez », a réagi un opposant interrogé par l’AFP. « Je ne pense pas que la population va accepter. Les gens veulent en finir définitivement avec le RCD », a déclaré Abdellatif Abid, membre du bureau politique du Forum démocratique du travail et des libertés (FDTL).

L’homme qui a dit non à Bourguiba dénonce le nouveau gouvernement
Par ailleurs, Ahmed Mestiri, l’homme politique tunisien à l’origine de la création du premier parti d’opposition du pays après s’être opposé au président Habib Bourguiba, est sorti mardi d’un silence de 22 ans pour dénoncer le gouvernement d’union nationale formé lundi.

« Il m’est impossible de me taire sur cette opération indigne qui, manifestement, apparaît comme une franche violation des acquis légitimes du peuple tunisien grâce à la lutte de ses militants et au prix du sang de ses martyrs », écrit M. Mestiri qui s’était retiré de la vie politique en 1989.

Il dénonce le fait que « des collaborateurs fidèles de Zine El Abidine Ben Ali (le président déchu) ont accaparé la majorité, les centres du pouvoir et les postes de souveraineté » dans le gouvernement d’union nationale. M. Mestiri a appelé « les citoyens à crier fort leur rejet de cet acte inqualifiable qui tend à rétablir le régime de Ben Ali avec une « couverture » qui ne trompe personne ».

Aujourd’hui âgé de 86 ans, M. Mestiri avait été un proche collaborateur du premier président Habib Bourguiba avant de dénoncer le système de parti unique et de fonder, en 1978, le premier mouvement de l’opposition tunisienne, le Mouvement des démocrates socialistes (MDS).

LeVif.be, avec Belga


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