Une guide face à la mosaïque d'Ulysse au musée du Bardo de Tunis. Dionysos châtie les pirates de la mer Tyrrhénienne. © FJDO

Tunisie : le musée Bardo avait rouvert en 2012

Célèbre pour ses collections de mosaïques romaines, le musée du Bardo où s’est produit l’attaque meurtrière avait été récemment rénové et accueillait toujours plus de visiteurs.

Ancien palais beylical, le musée du Bardo avait rouvert ses portes en 2012 après une rénovation entamée sous le régime Ben Ali. « Les terroristes ont bien choisi leur moment, explique Monem Triki, guide au musée du Bardo et joint au téléphone par Levif.be. Le mercredi, c’est le jour où les croisières font escale à Tunis, et les groupes sont nombreux à monter en car vers le musée. Comme le parlement est à côté et discutait une loi antiterroriste, les assaillants ont pu donner un retentissement symbolique très fort à leurs actes horribles. Mais nous nous relèverons. Personne ne pourra nous reprendre notre révolution ».

Avec une surface doublée, soit 20.000 mètres carrés, le Bardo est le plus grand d’Afrique après celui du Caire. Il est surtout réputé pour ses collections de mosaïques romaines dont celle, monumentale, du « Triomphe de Neptune » dans l’énorme hall. « La Tunisie est un carrefour de cultures et de religions, et le Bardo ouvre grand la fenêtre là-dessus », nous expliquait le conservateur Moncef Ben Moussa l’an dernier. Il se réjouissait de l’adoption d’une nouvelle Constitution évoquant la Tunisie comme un pays de culture arabo-musulmane, garantissant la liberté de pensée et rejetant l’islam comme source du droit.

De quoi oublier la période qui a suivi la révolution, quand certains ont voulu effacer la culture « pour retourner vers le Moyen Age », dénonçait le conservateur, qui rappelle qu’à l’époque des marabouts ont été saccagés, des sites profanés, des statues brisées. « Tout cela est du passé », se réjouissait-il. Voilà que le passé rattrape son beau musée. Heureusement, les terroristes n’ont pas touché aux fragiles joyaux qui sont exposés. Mais le coup est dur pour le tourisme local qui comptait justement sur la filière culturelle pour se relancer. En 2014, le tour opérateur spécialisé Triumph Arches avait ainsi guidé une centaine de Belges sur les traces du patrimoine tunisien.

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