Alexis Tsipras © Belga

Tsipras : le « changement nécessaire en Europe commence ici, en Grèce »

Une victoire de Syriza aux élections législatives de janvier en Grèce marquerait l’amorce d’un « changement nécessaire » en Europe qui entraînerait notamment l’Espagne et l’Irlande dans la même direction, a pronostiqué samedi Alexis Tsipras, chef du parti de la gauche grecque en tête des sondages.

Dans un discours à Athènes reprenant les principaux points du programme de Syriza, Alexis Tsipras a estimé que le « changement nécessaire en Europe commence ici, en Grèce » et gagnera « progressivement toujours plus (de pays, ndlr) ».

Il a notamment cité le cas de l’Espagne où le nouveau parti anti-libéral Podemos a le vent en poupe pour les législatives de 2015 et celui de l’Irlande où des élections sont prévues en 2016.

Tsipras veut faire de la Grèce un « exemple positif de progressisme en Europe » tablant aux élections du 25 janvier sur la fin d’un « vieux monde politique », celui des conservateurs de la Nouvelle Démocratie et des socialistes du Pasok actuellement au pouvoir au sein d’une coalition.

« Grâce à des négociations énergiques, nous garantissons une participation réellement équitable de notre pays à la zone euro, sans l’austérité que n’imposent pas les règles européennes », a déclaré le dirigeant de Syriza. « Il faut en finir avec l’austérité », a-t-il insisté.

L’édition en ligne du magazine Spiegel a affirmé samedi que la chancelière allemande Angela Merkel était prête à laisser la Grèce sortir de la zone euro, au cas où Syriza remettrait en cause la politique de rigueur budgétaire dans ce pays.

Alexis Tsipras, dont le parti mène de trois à six points dans les sondages, a présenté un programme de gouvernement « qui ne créera pas de nouveaux déficits », basé sur quatre « piliers » et une cinquantaine de mesures concrètes. L’une des propositions phare de Syriza reste « l’effacement de la majeure partie de la valeur nominale de la dette » grecque (177% du PIB prévu pour 2014), à l’origine de la crise en 2009.

Cet effacement de la dette détenue en majeure partie par les banques centrales européennes passerait par une négociation « dans le cadre de l’Union européenne et des institutions européennes » et serait « sans dommage pour les peuples d’Europe ».

Syriza souhaite également une période de « moratoire » sur le remboursement de la dette pour pouvoir d’abord consacrer des dépenses à la relance de l’économie du pays. Les quatre piliers du programme mettent l’accent sur « la lutte contre la crise humanitaire », « la relance de l’économie », « la reconquête du travail », « la réforme de l’Etat ».

L’Allemagne confiante que la Grèce respectera ses engagements

L’Allemagne est confiante que la Grèce tiendra ses engagements pris dans le cadre du plan de sauvetage européen, a indiqué dimanche un porte-parole du gouvernement.

« La Grèce a tenu ses engagements par le passé. Le gouvernement suppose ainsi que la Grèce continuera à remplir ses engagements contractuels » envers ses créditeurs, a déclaré Georg Streiter à l’AFP.

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