Donald Trump et Vladimir Poutine. © REUTERS

Trump-Poutine: contentieux en série

Le Vif

Syrie, Ukraine, accusations d’ingérence russe dans l’élection américaine: les sujets de friction entre Donald Trump et Vladimir Poutine sont nombreux pour leur première rencontre vendredi en marge d’un G20.

Les relations entre les deux pays sont même de nouveau au plus bas, loin des promesses de temps meilleurs esquissées lors de l’élection de Donald Trump.

Syrie, contentieux maximal

Donald Trump a ulcéré Moscou en ordonnant la première riposte américaine contre le régime syrien, allié de Moscou, à la suite d’une attaque chimique le 4 avril imputée aux forces de Bachar al-Assad.

Donald Trump a alors jugé « possible » que des Russes aient été au courant de l’attaque et traité le président syrien de « boucher et d' »animal ». Il a promis de nouvelles représailles en cas de récidive chimique.

La destruction d’un avion syrien par la chasse américaine le 18 juin, qualifiée « d’agression » par la Russie, a aussi mis de l’huile sur le feu.

Les Américains s’inquiètent d’une rivalité grandissante entre cette force et l’armée syrienne alors que la bataille pour la reprise de Raqa, dernier grand fief de l’EI fait rage.

Pour les mêmes raisons toutefois, Donald Trump qui a fait de la lutte contre l’EI une priorité, pourrait être tenté de chercher un terrain d’entente avec Moscou avant d’avancer vers une déséscalade en Syrie.

Ingérence russe, poison lent

Les promesses de réchauffement se sont également brisées sur les accusations de collusion entre la Russie et des membres de l’équipe de campagne de Donald Trump.

Plusieurs enquêtes, dont l’une menée par le FBI, sont en cours sur ces liens avec la Russie. Donald Trump a rejeté ces accusations avec force.

Il a concédé en revanche jeudi à Varsovie que la Russie, mais peut-être aussi d’autres pays, avaient pu interférer dans l’élection américaine.

En octobre 2016, toutes les agences du renseignement américain avaient fait état publiquement d’une ingérence de Moscou. En janvier 2017, elles précisaient que Vladimir Poutine en avait lui-même donné l’ordre.

Ukraine et sanctions

A l’Otan fin mars, la nouvelle administration américaine a condamné l' »agression » russe contre Kiev, en référence à l’annexion de la Crimée et au soutien russe présumé aux rebelles séparatistes dans l’est de l’Ukraine.

Le 20 juin, les Etats-Unis ont annoncé un renforcement des sanctions contre la Russie afin de « maintenir la pression » dans le dossier ukrainien.

La Russie dément tout soutien militaire aux rebelles prorusses et, profitant du sommet du G20, a affirmé que ces sanctions étaient assimilables à du protectonnisme caché.

Corée du Nord, nouvelle ligne rouge

Donald Trump a promis une réponse « sévère » après le premier tir mardi par la Corée du Nord d’un missile balistique intercontinental, capable d’attendre l’Alaska selon les experts, et réclame de nouvelles sanctions contre Pyongyang.

La Russie a bloqué toutefois un projet américain de déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à prendre des « mesures significatives » contre Pyongyang.

Frictions autour de l’Otan

Moscou perçoit toute extension de l’Otan comme un signe d’agression à son égard et ne cesse de dénoncer la politique d' »endiguement » de l’Alliance atlantique visant la Russie. Les Russes ont à plusieurs reprises estimé qu’une accumulation des forces de l’Otan dans les pays Baltes, à la frontière russe, enfreignait l’équilibre des forces.

Pour sa part, le président américain Donald Trump a appelé l’Otan à se concentrer notamment sur « les menaces de la Russie », lors d’un sommet de l’Alliance fin mai à Bruxelles.

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