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Trump peut-il légalement bloquer ses concitoyens sur Twitter ?

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Selon un Institut de l’université Columbia, le fait que le Président des Etats-Unis bloque des utilisateurs sur le réseau social Twitter est une  » violation de la Constitution « .

Donald Trump est un adepte du réseau social Twitter. Depuis son investiture, il est même à la tête de deux comptes : @realDonaldTrump, son compte personnel, et @POTUS, le compte officiel du Président des Etats-Unis, qui lui a été transmis après le départ de Barack Obama.

Donald Trump tente régulièrement d’échapper aux critiques, notamment en « bloquant » des personnes sur le réseau social. Personnes qui, dès lors, ne peuvent plus avoir accès à son profil ni à aucun de ses tweets. En effet, ces derniers temps, Donald Trump a pris l’initiative de bloquer un certain nombre de comptes qui le critiquaient, le moquaient ou étaient en désaccord avec ses actes. Une tentative pour mettre un terme aux messages critiques, voire embarrassants, sous ses posts.

Forum public et liberté d’expression

Selon The Knight First Amendment Institute, de l’université de Columbia (Etats-Unis), le Président « enfreint la loi » et « viole la Constitution ». Le groupe demande dans une lettre qu’il cesse de bloquer ses concitoyens et débloque ceux qui le sont déjà. S’il ne le fait pas, c’est une infraction du premier Amendement de la Constitution des Etats-Unis. Selon l’Institut, Twitter serait ici considéré comme « forum public » où la liberté d’expression, incarnée par le Premier amendement, est protégée par la Constitution américaine. Ceci concerne autant le compte officiel du Président que le compte personnel de Trump, car les sujets qui y sont abordés sont étroitement liés à sa fonction.

Alex Abdo, avocat de l’Institut, explique cette prise de position en comparant le réseau social à une forme moderne de réunion communale ou une période de commentaires publics sur des propositions gouvernementales, deux lieux avec un traitement impartial du discours et de la prise de parole. Selon Eric Goldman, professeur de Droit à l’université de Santa Clara, des cas précédents impliquant le blocage d’utilisateurs sur Facebook par des politiciens avaient donné raison à l’Institut. L’Institut précise d’ailleurs sur son compte Twitter que cette situation concerne également d’autres personnalités et d’autres réseaux sociaux.

La Maison-Blanche n’a pas souhaité commenter ces accusations.

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