Donald Trump © REUTERS

Trump fait-il vraiment face à un nombre record de démissions ?

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Depuis le début de son mandat, Donald Trump est régulièrement confronté à des départs, volontaires ou forcés, au sein de son équipe. Un turnover plus important que ses prédécesseurs ?

Sean Spicer, Steve Bannon, Anthony Scaramucci, Michael Flynn… autant de noms qui se trouvaient, il y a peu, au plus près du 45e président des Etats-Unis pour l’épauler, le conseiller ou l’accompagner dans l’exercice de sa fonction. Plus récemment, c’est Hope Hicks, directrice de la communication, et Gary Cohn, conseiller économique, qui ont claqué la porte de la Maison Blanche. Ce mardi encore, c’est son chef de la diplomatie Rex Tillerson qui est, lui, mis à la porte par le président. Un turnover qui fait grand bruit dans les médias. Mais est-il vraiment plus important que celui de Barack Obama et de Georges W. Bush, par exemple ?

Il semblerait en effet que Donald Trump batte des records à ce sujet. Selon une étude réalisée par Kathryn Dunn Tenpas de la Brookings Institution, plus d’un tiers du personnel de son administration a quitté la Maison Blanche au cours de sa première année de mandat. Un rythme bien plus effréné que sous les cinq présidences précédentes et qui concerne davantage les hautes fonctions de l’administration. La rapidité avec laquelle ces personnes ont quitté l’orbite présidentielle est également inédite.

Si on considère tous les types de fonctions (de premier rang, secondaire…) et de départs (démission, licenciement…), cela représente le double de la première année sous Georges W. Bush et le triple de celle de Barack Obama. Donald Trump se positionne également largement devant Bill Clinton et Ronald Reagan. Pourtant, l’article de Dunn Tenpas est sorti à la mi-janvier et ne prend pas en compte les départs les plus récents.

Pourquoi cette différence ? Parmi les hypothèses avancées: le manque d’expérience, notamment politique, des personnes désignées pour encadrer le président. « Comme le président s’appuyait sur bon nombre de ses relations dans le secteur privé et hésitait à embaucher ceux qui s’opposaient à lui pendant la campagne, l’absence d’expérience préalable de la Maison-Blanche dans les fonctions supérieures était flagrante », écrit Dunn Tenpas. Les particularités de la campagne menée par Donald Trump ont fini, selon elle, par limiter le nombre de candidats expérimentés potentiels, ce qui a amené à la création « de nouvelles opportunités pour de nombreuses personnes qui n’avaient pas d’expérience ».

Une opinion que partage un rédacteur politique de CNN. Selon lui, le président lui-même a une part de responsabilité dans cette situation. Donald Trump chercherait un bouc émissaire dès que quelque chose ne se passe pas comme il l’avait imaginé. Il n’hésite d’ailleurs pas à critiquer ses collaborateurs publiquement, comme ce fut encore récemment le cas avec son ministre de la Justice, Jeff Sessions. Un environnement de travail éprouvant, que certains pourraient vouloir quitter à tout prix.

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