© Reuters

Trump est arrivé à Las Vegas, le FBI interroge l’amie du tueur

Le Vif

Donald Trump est arrivé mercredi à Las Vegas pour rencontrer des victimes du carnage qui a fait 58 morts et plus de 500 blessés mais aussi les forces de police qui interrogent sa compagne du tueur pour tenter de déterminer son mobile, toujours mystérieux.

« C’est une journée très triste pour moi », a lancé le président américain depuis les jardins de la Maison Blanche avant de s’envoler pour Las Vegas.

Accompagné de sa femme Melania, il a atterri sur l’aéroport McCarran non loin du lieu du drame. Le couple présidentiel devait passer un peu moins de quatre heures sur place avant de rejoindre dans la soirée la capitale fédérale à bord d’Air Force One.

Trois jours après le drame, la mobilisation ne faiblit pas, avec en particulier un afflux de donneurs de sang. La réponse a été « phénoménale », assure Mitzy Edgecomb, responsable locale de United Blood Services. « C’est un moment important », raconte Dianne Spence, septuagénaire venue contribuer dans un centre de collecte, se disant « fière des citoyens de Las Vegas » face à la « haine » incarnée par Stephen Paddock.

Si la fusillade la plus meurtrière de l’histoire récente des Etats-Unis continue à bouleverser le pays, peu d’éléments permettent à ce stade d’expliquer le geste de Stephen Paddock. Il a ouvert le feu depuis une chambre d’hôtel sur une foule assistant à un concert en contrebas, puis s’est suicidé.

Inconnu des services de police, ce paisible comptable retraité de 64 ans habitué des tables de jeux avait accumulé un arsenal de 47 fusils et armes de poing, selon les derniers chiffres de la police, des explosifs et des milliers de munitions. Pour les enquêteurs, il était un « loup solitaire ».

Le président de la commission du Renseignement du Sénat américain, Richard Burr, a affirmé mercredi matin que la fusillade ne semblait pas être de nature « terroriste ».

Le shérif de Las Vegas Joseph Lombardo est jusqu’ici resté très prudent. « Nous n’avons encore écarté aucune piste », a souligné mardi soir son adjoint, Kevin McMahill. Et les déclarations du président américain n’ont pas contribué à éclaircir le mystère.

« Ils progressent »

« Ils ont vraiment fait un boulot fantastique en très peu de temps », a-t-il lancé mercredi matin. « Oui, ils progressent. Et cela sera annoncé au en temps voulu », a-t-il ajouté de manière énigmatique.

Interrogé dans la soirée de mardi sur un hypothétique lien entre le tireur et le groupe Etat islamique (EI), qui a revendiqué l’attaque, il a simplement répondu: « Je n’en ai aucune idée ».

Et s’il a qualifié le tueur de « malade » et de « dément », il a laissé entendre qu’il s’agissait plutôt d’un commentaire général de sa part que d’une indication selon laquelle les enquêteurs disposaient d’éléments accréditant la thèse de troubles psychologiques. « Je pense que nous savons que c’est le cas même sans avoir les derniers éléments », a-t-il affirmé mardi soir à bord d’Air Force One, de retour de Porto Rico.

La compagne du tueur, Marilou Danley, 62 ans, dont l’avion en provenance des Philippines s’est posé à Los Angeles mardi soir, est considérée par le FBI comme un « témoin d’intérêt » pour l’enquête. Elle se trouvait aux Philippines lorsque Stephen Paddock a lancé la sanglante fusillade depuis sa chambre d’hôtel de Las Vegas.

Virement de 100.000 dollars

Les autorités philippines enquêtent sur un virement de 100.000 dollars qu’elle y aurait reçu de la part du tueur. Selon la chaîne américaine NBC News citant des sources policières, il a viré cette somme sur un compte aux Philippines la semaine précédant son crime.Selon Canberra, Mme Danley est une ressortissante australienne qui a émigré aux Etats-Unis il y a 20 ans pour travailler dans les casinos. « Il y a des informations selon lesquelles ses papiers d’identité ont servi à réserver l’hôtel ou des détails comme ça », a déclaré mardi la ministre australienne des Affaires étrangères Julie Bishop.Selon NBC News, outre le virement de 100.000 dollars aux Philippines, le tueur avait parié 160.000 dollars dans des casinos ces dernières semaines.

Stephen Paddock était arrivé jeudi dernier à l’hôtel Mandalay Bay où il avait réservé une suite surplombant le festival, à quelques centaines de mètres. Il y a discrètement apporté ses armes sans que les employés s’en aperçoivent. Les policiers ont également découvert des armes à feu à son domicile de Mesquite (environ 120 km de Las Vegas) ainsi que des explosifs et des milliers de balles. Dans son véhicule, ils ont trouvé du nitrate d’ammonium, engrais qui peut servir à fabriquer des explosifs.Au total, selon la police, Stephen Paddock aurait tiré entre neuf et onze minutes sur les 22.000 spectateurs du festival en plein air Route 91 Harvest, depuis le 32e étage du Mandalay Bay.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire