Le président américain Donald Trump et son épouse Melania arrivent à l'aéroport militaire de Varsovie. © REUTERS

Trump à Varsovie, avant de rencontrer Poutine et Xi à Hambourg

Arrivé mercredi soir à Varsovie, Donald Trump a entamé une visite de première importance en Europe où il participera au sommet du G20 à Hambourg (Allemagne), avec au programme une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine.

Le président des Etats-Unis, accompagné de sa femme Melania, de sa fille Ivanka et de son gendre Jared Kushner, commence donc par la Pologne, un pays proaméricain. Mais les dossiers sensibles seront bien là, durant cette tournée de quatre jours, entre divergences transatlantiques et menace nucléaire nord-coréenne.

Le climat de cette tournée, déjà semée d’embûches, est encore alourdi par l’essai d’un missile intercontinental nord-coréen, capable selon des experts américains d’atteindre l’Alaska, et les tensions américano-chinoises qui en découlent.

Le président Trump et son homologue chinois Xi Jinping devraient avoir un entretien délicat à Hambourg, leurs avis étant diamétralement opposés sur la Corée du Nord.

Dans un nouveau tweet mercredi, M. Trump a ainsi accusé Pékin de saper les efforts des Etats-Unis en renforçant ses échanges commerciaux avec Pyongyang.

Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé mercredi qu’ils allaient, avec le soutien de la France, déposer à l’ONU un projet de résolution instaurant de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord.

‘Fake News’

Vendredi, M. Trump aura également une toute première rencontre bilatérale avec Vladimir Poutine, qui sera observée attentivement par leurs pairs, mais aussi aux Etats-Unis, sur fond d’enquête sur l’influence russe dans l’entourage de M. Trump.

Ce dernier s’est contenté jusqu’à présent de dénoncer des « fake news », sans parvenir à mettre fin aux spéculations sur l’intervention de la Russie dans la dernière élection présidentielle américaine, via les pirates informatiques qui ont sapé la candidature d’Hillary Clinton.

Washington dit certes vouloir une relation plus « constructive » avec Moscou, mais les relations sont au plus bas depuis le renforcement des sanctions contre Moscou pour son rôle dans la crise ukrainienne et son soutien au régime syrien.

Au delà de la Russie, le premier voyage européen de Trump en mai avait révélé la profondeur de la méfiance entre les deux rives de l’Atlantique. Ce deuxième séjour est censé y remédier. En Pologne, Trump devrait recevoir un accueil chaleureux organisé par les conservateurs au pouvoir, dont les idées se rapprochent souvent des siennes.

« Après son voyage désastreux à Bruxelles et Taormina (lors du dernier G7 en Italie), des images souriantes avec des dirigeants européens et des foules applaudissant son discours pourraient aider Trump à réparer son image chez lui », estimait ainsi Piotr Buras du Conseil européen des relations extérieures, think-tank pan-européen.

Les conservateurs au pouvoir à Varsovie ont notamment manifesté leur amitié en assurant le transport par cars de milliers de sympathisants de province. Trump y répondra en invoquant le déploiement des troupes américaines, la récente arrivée en Pologne de la première livraison de gaz naturel liquéfié américain, et peut être la fourniture d’armes sophistiquées à l’armée polonaise.

Une vision

Si en public les dirigeants européens continuent à louer la relation inaltérable et fondamentale avec l’Amérique, en privé, ils se demandent si celle-ci pourra survivre à quatre ou huit ans de présidence Trump.

Dans son allocution d’environ une demi-heure sur la place Krasinski, le président américain pourrait répondre à ces craintes. Il « présentera une vision, pas seulement des relations futures avec l’Europe, mais de l’avenir de notre alliance transatlantique et sa signification pour la sécurité et la prospérité de l’Amérique », a dit le conseiller présidentiel à la sécurité nationale, le général H.R. McMaster.

Les autres pays européens observeront avec attention l’attitude de M. Trump à l’égard des dirigeants du parti polonais Droit et Justice (PiS), que l’opposition accuse d’affaiblir l’Etat de droit et d’ignorer les valeurs européennes.

Bruxelles a ainsi engagé une procédure légale contre Varsovie pour son refus d’accueillir des réfugiés.

Si le président américain manifeste des sympathies pour les positions polonaises sur ce dossier, il pourrait se faire accuser de semer la discorde en Europe, comme ce fut le cas pour George W. Bush (au pouvoir de 2001 à 2009) lors de la guerre en Irak. Ce qui rendrait sa visite en Allemagne, et sa rencontre avec la chancelière Angela Merkel, encore plus difficile.

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