© Reuters

Trois morts dans l’explosion d’une bombe sur un marché dans le sud de la Thaïlande

Trois personnes ont été tuées lundi matin dans l’explosion d’une bombe sur un marché dans le sud de la Thaïlande, en proie à une rébellion musulmane indépendantiste, a annoncé la police.

« La bombe, cachée dans une mobylette, a explosé sur le marché de Pimonchai, dans le centre de Yala, faisant trois morts et 19 blessés », a déclaré le responsable de la police en charge de l’enquête, sous couvert de l’anonymat.

« Les témoins ont expliqué que les suspects ont stationné la mobylette en face d’un stand vendant de la viande de porc dix minutes avant l’explosion », a précisé un policier en charge de l’enquête. Ce détail va dans le sens d’une attaque de la rébellion musulmane, les bouddhistes, minoritaires dans cette région, consommant du porc, contrairement à leurs voisins musulmans.

Les victimes sont des ressortissants thaïlandais bouddhiste et musulmans. Les blessés ont tous été emmenés dans un hôpital local, où trois d’entre eux ont finalement perdu la vie, selon la police de Yala, une ville située à plus de 1.000 kilomètres au sud de la capitale Bangkok.

« C’est la première grande attaque dans le centre de Yala depuis deux ans », a souligné le policier, alors que les attaques dans le sud de la Thaïlande sont le plus souvent des embuscades visant des convois militaires ou des assassinats ciblés d’individus (représentants de l’administration locale ou enseignants) jugés compromis avec le pouvoir central.

Les forces de l’ordre soupçonnent des insurgés de la région d’être responsables de l’attentat, ceux-ci ayant utilisé le même type de bombes dans leurs attaques sporadiques ces dernières années. L’identité des assaillants est cependant encore inconnue pour le moment.

Le conflit séparatiste dans l’extrême sud de la Thaïlande a fait 235 morts en 2017, un chiffre en baisse par rapport aux années précédentes en raison d’une baisse régulière des attaques rebelles, d’après l’organisation Deep South Watch. La plupart des victimes sont des civils.

Ce conflit, qui a fait près de 7.000 morts depuis 2004, fait rarement la une de la presse mondiale même s’il se déroule à quelques centaines de kilomètres des plages très touristiques de la Thaïlande.

Dans cette région de l’extrême sud, rattachée à la Malaisie jusqu’au début du XXe siècle, la Thaïlande – majoritairement bouddhiste – a mené une politique d’assimilation des musulmans autochtones à marche forcée.

Mais depuis l’arrivée de la junte après un coup d’Etat en mai 2014, malgré des pourparlers au point mort, les attentats se font plus rares.

Contenu partenaire