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Toulouse : que sait-on sur le tueur au scooter?

Ce lundi matin, à Toulouse, quatre personnes ont été abattues devant une école juive. Il pourrait s’agir du même tireur que celui qui a abattu des militaires à Montauban et Toulouse. Portrait, mode opératoire, mobile: que sait-on sur le tueur au scooter?

Trois fusillades, un seul et même tireur? Ce lundi matin, un homme a ouvert le feu, à Toulouse, sur des personnes qui attendaient à un point de ramassage scolaire informel pour une école juive. Quatre d’entre elles ont été tuées, dont trois enfants. Selon lefigaro.fr, qui cite des sources policières, il pourrait s’agir du même tireur que celui qui a abattu les militaires à Montauban et Toulouse. le procureur de Toulouse a lui aussi affirmé: « il existe des éléments qui justifient qu’on se pose très sérieusement la question d’un lien » entre cette tuerie et les meurtres des parachutistes.

Les similitudes sont en effet troublantes: un même calibre, un 11.43, utilisé par un homme fuyant, à chaque fois, en scooter noir.

A Montauban, jeudi 15 mars, trois parachutistes avaient été criblés de balles. Deux d’entre eux ont été tués sur le coup et le troisième, touché à la moelle épinière, est entre la vie et la mort. Quatre jours plus tôt, à Toulouse, un sous-officier avait également été pris pour cible et abattu froidement par un homme en scooter.

Le portrait

L’homme est habillé en noir et casqué: difficile pour les cinquante enquêteurs qui traquent le tueur de militaires d’en dresser un portrait. Un témoignage crucial pourrait néanmoins orienter les recherches.

Une femme affirme l’avoir aperçu alors qu’il venait de tuer les trois militaires du 17e RGP de Montauban. Elle se rendait au bureau de tabac quand elle a entendu les coups de feu. Elle s’est alors enfuit en courant, et a été bousculée par le tireur qu’elle décrit comme « un homme de taille moyenne assez corpulent ». « Il s’est retourné et dans le mouvement, la visière de son casque s’est relevée de quelques centimètres, j’ai alors aperçu un tatouage ou une cicatrice au niveau de sa joue gauche. J’ai aussi entrevu ses yeux à travers la visière. Il avait un regard froid d’une lucidité effrayante. Un regard que l’on n’oublie pas », a-t-elle expliqué à La Dépêche du Midi et à RTL.

Les enquêteurs, qui ont l’ont entendu samedi, ont appelé à la prudence quant à la teneur de ses déclarations.

Le mode opératoire

La police a indiqué au Figaro qu’elle pense avoir affaire au même homme que celui responsable des tirs sur les militaires. Les enquêteurs ont précisé qu’il avait utilisé une arme de calibre 11.43 – comme à Montauban – puis un 9 mm. Le 11.43 est un calibre apprécié dans la grande criminalité, pour exécuter les victimes de sang-froid. Le scooter noir ressemble également à celui qui a servi pour les crimes des militaires.

Un lien avait été clairement établi entre les deux fusillades sur les militaires. « Il est possible de dire que la balle tirée à Toulouse et les balles tirées à Montauban proviennent d’une seule et même arme », a ainsi affirmé le procureur de Toulouse, Michel Valet, devant la presse.

A Toulouse ce lundi matin, le tireur, s’il s’agit du même homme, « a tiré sur tout ce qu’il y avait en face de lui, enfants et adultes, et des enfants ont été poursuivis à l’intérieur de l’école », a précisé le procureur Michel Valet.

Le mobile

Les motivations du tireur restent pour le moment mystérieuses.

Les trois soldats morts sont d’origine maghrébine, le blessé est noir et la dernière fusillade visait des enfants de confession juive. La piste raciste pourrait donc être creusée.

A Montauban, selon des témoins, le tueur a écarté une personne âgée pour ne pas la blesser. Selon d’autres témoignages encore, il a retourné l’une des victimes qui rampait et lui a logé trois balles supplémentaires. Il s’est ensuite enfui en se désintéressant de l’argent retiré au distributeur par ses victimes. Et la victime de Toulouse et les trois soldats du 17e RGP de Montauban ne se connaissaient apparemment pas.

Quel est donc le mobile de ce tueur déterminé, qui ne rate pas sa cible et ose tuer en plein jour dans des quartiers fréquentés, laissant très peu d’indices derrière lui? Si ce n’est pas un professionnel, il prend de nombreuses précautions, notamment celle d’effacer toute empreinte ou trace ADN du chargeur de son pistolet automatique, « nettoyé », comme l’a relevé le ministre de l’Intérieur Claude Guéant sur l’affaire de Montauban.

La traque

L’homme le plus recherché de France. Traqué par une cinquantaine d’enquêteurs dans la région toulousaine, le tireur au scooter fait également l’objet des plus grandes attentions à Paris.

Selon le Figaro, les cyberpoliciers de la Direction centrale de la PJ à Nanterre se sont également lancés dans une chasse par Internet. A Toulouse, le maréchal abattu le dimanche 11 mars avait rendez-vous avec son meurtrier pour lui vendre sa moto. Il avait en effet posté une annonce sur Le Bon Coin, auquel le tireur avait répondu. Reste, pour les enquêteurs, à remonter la piste. Car l’adresse IP pourrait les mener à l’ordinateur utilisé par le tueur. De là, des indices, comme les mails consultés et les recherches faites sur la machine, pourraient bien les mener jusqu’à lui.

Lucie Soullier (L’Express.fr)

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