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Tony Blair et sa passion vorace pour l’argent

Le Vif

Adoré il y a plus de 10 ans, Tony Blair est aujourd’hui honni dans son pays. Mais cela ne semble guère le troubler, tant sa passion pour l’argent l’accapare, selon Le Monde. Pour la satisfaire, il mêle affairisme et carnet d’adresses ronflant.

En 2003 la côte de popularité de Tony Blair dépassait les 70 %. Douze ans plus tard, celle-ci s’est écroulée au point qu’ils sont 60% des Anglais à le considérer comme gênant. Celui que la presse avait surnommé le caniche de Bush paye encore ses mensonges sur l’existence d’armes de destruction massive pour justifier l’intervention britannique en Irak en 2003.

Depuis qu’il n’est plus premier ministre, Tony Blair s’est reconverti dans les affaires et les conseils stratégiques. Il conseille aussi bien des entreprises, que des régimes. Il voyage jusque dans cinq pays différents par semaine et fait plus de 350.000 kms par an. Sa femme Cherie, avocate des droits des femmes, s’est elle aussi reconvertie dans ces mêmes domaines, soit les investissements miniers ou pétroliers, les conseils stratégiques, en sécurité ou de gouvernance. Ils se répartissent les tâches pour faire fructifier au mieux leurs intérêts.

En mélangeant diplomatie et business, même les fonctions publiques de Tony Blair pour lesquelles il n’est pas rémunéré suscitent l’ opprobre. Au point qu’il a démissionné, fin mai, de son poste où il dirigeait des initiatives visant à soutenir les Palestiniens pour le Quartet pour le Proche-Orient (Nations unies, Etats-Unis, Russie et Union européenne). La révélation des coûts faramineux de ses déplacements (jusqu’à 178.800 euros par an) a fini par le pousser vers la sortie. Cela ne l’empêchera pourtant pas d’être nommé début juin président du Conseil européen pour la tolérance et la réconciliation (ECTR) qui milite contre l’antisémitisme selon Le Monde.

Cherie et Tony Blair
Cherie et Tony Blair © Reuters

Malgré quelques lobbys juteux dans cette partie du monde, l’essentiel des affaires de Tony Blair n’est pas à Jérusalem toujour selon le quotidien. Avec un patrimoine estimé à 85 millions d’euros, les époux Blair sont à la tête d’un empire qui aurait rapporté 82 millions d’euros entre 2007 et 2013. « Cet enchevêtrement opaque des douze entités juridiques où seuls des prête-noms apparaissent a été conçu pour résister à toute investigation » précise encore Le Monde. Ils monnayent services et carnet d’adresses à travers le monde. Le couple a aussi des institutions philanthropiques. La principale étant la Faith Foundation qui promeut une conception tolérante de la foi.

Pas très regardant

Tony Blair ne serait pas très regardant sur les clients qu’il conseille et peut facturer 200.000 euros une conférence qui ne risque pas de révolutionner le genre. « Ses clients sont des chefs d’Etat, comme le Congolais Joseph Kabila, le Rwandais Paul Kagamé, le Guinéen Alpha Condé ou Nursultan Nazarbaïev, président du Kazakhstan depuis 1990. » précise encore le quotidien. Moyennant 7 millions de livres par an, Tony Blair conseillerait ce dernier en communication. Cherie Blair suscite tout autant la polémique. Surtout depuis qu’elle se consacre à Omnia Strategy, une société qui fournit « des équipes pluridisciplinaires composées d’avocats, de chefs d’entreprise, de banquiers et de diplomates dans le monde entier ». Ses clients ressemblent à ceux de « Tony » : dirigeants du Kazakhstan, d’Albanie, du Gabon, du Rwanda, de Bahrein et des Maldives. » précise Le Monde.

Détesté dans leur pays, le couple Blair ne vogue pas moins avec souplesse et pragmatisme entre grandes causes et affaires juteuses. En gardant un seul cap : celui de l’argent.

Un article très complet sur le sujet est à lire dans Le Monde en cliquant ici

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