Rex Tillerson, secrétaire d'Etat américain. © AFP

Tillerson espère des « progrès » avec les Européens sur l’accord sur le nucléaire iranien

Le Vif

Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a dit lundi espérer des « progrès » avec les Européens sur l’accord sur le nucléaire iranien, dont Washington menace de se retirer faute de soutien pour en durcir les termes.

« Il y a un groupe de travail qui a été mis en place » et qui démarrera ses travaux la semaine prochaine, a-t-il dit à l’issue de rencontres à Londres avec la Première ministre Theresa May et le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson.

Selon lui, « il y a une vision partagée » par les trois pays européens signataires de l’accord de 2015 (Royaume-Uni, France et Allemagne) « qu’il faut s’attaquer à certaines parties » de ce texte « et certains aspects de l’attitude de l’Iran » au Moyen-Orient.

Il a évoqué le programme balistique iranien, qui ne fait pas partie de l’accord sur le nucléaire. Mais aussi l’inquiétude américaine quant au fait que certaines restrictions prévues par cet accord tombent progressivement à partir de 2025.

« Nous allons discuter de ça au sein du groupe de travail et on verra quels progrès on fait », « à travers une forme ou une autre d’accord complémentaire peut-être, ou un mécanisme qui permette de prendre en compte nos inquiétudes », a expliqué Rex Tillerson.

Le président américain Donald Trump refuse depuis l’automne de « certifier » que l’accord, conclu avec Téhéran et les autres grandes puissances, est conforme à l’intérêt national des Etats-Unis. Il a donné mi-janvier quatre mois aux Européens pour l’aider à le durcir, par le biais d’un accord complémentaire aux contours encore flous mais aussi par une politique plus sévère à l’égard du programme balistique iranien et du rôle jugé « déstabilisateur » de Téhéran au Moyen-Orient.

Sinon, les Etats-Unis se retireront de l’accord nucléaire, a-t-il menacé.

Or si les Européens se disent prêts à s’attaquer aux menaces non liées à l’accord nucléaire, ils refusent catégoriquement de toucher à ce dernier, tout comme les autres signataires (Iran, Chine et Russie).

Theresa May a rappelé à Rex Tillerson l’attachement de Londres à l’accord de 2015.

« Nous sommes assez largement d’accord du côté européen pour regarder ce que l’Iran fait sur les missiles balistiques » et pour étudier « ce que nous pouvons faire, de manière collective, pour contenir cette activité », a déclaré Boris Johnson aux côtés de son homologue américain.

« Nous pensons pouvoir faire ça, nous pensons pouvoir faire ça ensemble », a-t-il assuré. Mais il a insisté pour que cela soit fait « en parallèle » de l’accord censé empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique, pour ne pas en « vicier les fondamentaux ».

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