Theresa May © REUTERS

Theresa May remporte une première manche au Parlement, mais de justesse

Le gouvernement britannique a remporté de justesse mardi une première manche au Parlement où se déroule une bataille majeure sur le projet de loi destiné à mettre fin à la suprématie du droit européen au Royaume-Uni dans le cadre du Brexit.

L’opposition travailliste a ainsi échoué, à une vingtaine de voix près, à faire voter un amendement prolongeant, pour une durée limitée, la période de transition post-Brexit. Plus tôt dans la soirée, le gouvernement conservateur de Theresa May avait bloqué, à une large majorité, un amendement déposé par des députés gallois et écossais visant à donner aux législatures décentralisées un droit de véto concernant tout accord de retrait définitif. Les parlementaires ont également adopté, avec une marge de 250 voix, l’abrogation de la loi de 1972 qui avait permis à la Grande-Bretagne d’intégrer la communauté européenne. Ces votes sont les premiers d’une longue série.

Près de 500 amendements au projet de loi doivent être débattus par les députés britanniques au cours des prochains jours voire des prochaines semaines. Ce projet de loi de retrait de l’Union européenne doit permettre au pays de continuer à fonctionner normalement lorsqu’il aura coupé le cordon avec l’UE, fin mars 2019. Il avait été approuvé par un premier vote au Parlement en septembre.

Dès l’ouverture des débats mardi, les députés se sont écharpés sur la date du Brexit, que le gouvernement veut voir intervenir le 29 mars 2019 à 23H00 GMT, soit minuit heure de Bruxelles, au grand dam de certains parlementaires. Le député travailliste Frank Field a déposé un amendement repoussant le Brexit au 30 mars, pour qu’il ait lieu après minuit, heure de Londres. « Mon amendement permettra de décider de notre départ en fonction de l’heure britannique, tandis que (celui du gouvernement) est là pour faire plaisir aux Européens », a-t-il lancé.

Certains parlementaires conservateurs sont allés plus loin en rejetant l’idée même de fixer une date par avance, arguant que si les négociations avec Bruxelles se passaient mal, il serait compliqué de poursuivre éventuellement les discussions. Cette bataille parlementaire intervient au moment où Theresa May, affaiblie par les élections législatives de juin, peine à affirmer son autorité au sein même de son gouvernement.

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