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Theresa May évoque « un nouveau sentiment d’optimisme »

Le Vif

La Première ministre britannique Theresa May estime que la conclusion d’un compromis sur le Brexit a éveillé « un nouveau sentiment d’optimisme », selon un extrait du discours qu’elle doit prononcer devant la Chambre des Communes lundi après-midi.

« Bien sûr, rien n’est conclu tant que tout n’est pas conclu », doit-elle dire, selon le texte transmis par ses services. « Mais je pense qu’il y a maintenant un nouveau sentiment d’optimisme dans les discussions ».

Avant de parler devant les députés, Mme May a réuni lundi matin son cabinet, qui continue à être divisé sur la physionomie future du Brexit, entre partisans du maintien de liens étroits avec l’UE et ceux qui veulent une rupture nette avec les règles européennes et alors que le compromis a été perçu par certains comme l’amorce d’un Brexit modéré.

« Il ne s’agit pas d’un Brexit dur ou doux », doit dire Mme May devant le Parlement, tout en soulignant que des concessions ont été faite des deux côtés, dans une tentative de convaincre en particulier sa majorité conservatrice.

La Commission européenne et le Royaume-Uni sont tombés d’accord vendredi sur les modalités de leur divorce après des mois de discussions tendues, ouvrant la voie à des discussions commerciales pour l’après Brexit.

Theresa May espère que ce compromis sera validé par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE lors du sommet des 14 et 15 décembre, afin de pouvoir se concentrer sur la construction de « nouvelles relations économique et sécuritaire ambitieuses ».

L’accord conclu concerne la facture que le Royaume-Uni devra payer pour solder ses comptes envers l’UE, la préservation des droits des expatriés de chaque côté de la Manche et la garantie d’une frontière ouverte entre les deux Irlande.

L’avancée a cependant été ternie par les déclarations de son ministre du Brexit David Davis, dimanche. A la question de savoir si Londres s’acquitterait de la facture en l’absence d’accord commercial, David Davis a répondu sur la BBC que cela serait « conditionné à l’obtention d’une période de transition » et « conditionné à un accord commercial ».

« Un accord entre gentlemen » pour l’UE

La Commission européenne a qualifié lundi d' »accord entre gentlemen » l’accord de principe conclu vendredi sur les modalités du divorce entre l’UE et le Royaume-Uni, à la suite de questions sur son caractère contraignant.

« D’un point de vue formel, le rapport conjoint n’est pas légalement contraignant parce que ce n’est pas encore l’accord de retrait prévu par l’article 50 » du Traité de l’UE, a expliqué le porte-parole en chef de la Commission, Margaritis Schinas, lors d’un point presse.

« Mais nous considérons le rapport conjoint de Michel Barnier et David Davis comme un accord entre +gentlemen+ », a-t-il ajouté. « Et il est clairement entendu qu’il est complètement soutenu et cautionné par le gouvernement britannique », a ajouté M. Schinas.

Le président de la Commission Jean-Claude Juncker et la Première ministre britannique Theresa May, venue spécialement vendredi à Bruxelles pour discuter du Brexit, « se sont serré la main », a rappelé Margaritis Schinas.

Le ministre britannique en charge du Brexit David Davis avait affirmé dimanche que l’accord de principe –intitulé « Rapport conjoint entre les négociateurs de l’Union européenne et du gouvernement du Royaume-Uni sur la phase 1 des négociations sous l’article 50 du Traité sur le retrait ordonné du Royaume-Uni de l’Union européenne »– n’était pas contraignant.

« C’était surtout une déclaration d’intention » plutôt que « quelque chose de juridiquement contraignant », avait dit M. Davis.

Il avait ajouté que Londres ne paierait pas sa facture du divorce, estimée entre 40 et 45 milliards d’euros, s’il ne parvenait pas à conclure un accord sur la future relation commerciale avec l’UE à 27.

Lundi, M. Davis a nuancé ses propos, affirmant qu’ils avaient été mal interprétés. Il a cependant répété que sans accord commercial, il n’y aurait pas d’accord sur le reste.

Le compromis trouvé vendredi décline les réponses apportées aux trois sujets prioritaires de la première phase des négociations: la protection des droits des citoyens expatriés, la gestion de la frontière irlandaise et le réglement financier.

Sur la base de ce « rapport », la Commission a estimé que des « progrès suffisants » avaient été réalisés dans ce premier chapitre des négociations.

Elle a donc recommandé au Conseil européen, réunissant les dirigeants des pays de l’UE, d’accepter de passer à la phase suivante des négociations, portant sur la définition d’une période de transition suivant la date officielle du Brexit, le 29 mars 2019, et sur le cadre de la future relation.

Les dirigeants des 27 doivent trancher cette question vendredi, lors d’un sommet réuni à Bruxelles.

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