La Première ministre britannique Theresa May © AFP/Daniel Leal-Olivas

Theresa May devant les députés, le Brexit dans tous les esprits

La Première ministre britannique Theresa May va s’adresser mardi à la chambre des Communes, un discours très attendu à l’approche de l’échéance butoir pour déclencher le Brexit.

Au lendemain du vote du Parlement qui lui a laissé les mains libres pour activer l’article 50 du Traité de Lisbonne, préalable aux discussions de divorce, Mme May doit, comme c’est la règle, débriefer les élus britanniques sur le dernier sommet européen qui s’est déroulé la semaine dernière à Bruxelles.

Mais c’est surtout la plus petite indication qu’elle pourra donner sur la date à laquelle elle entend lancer la procédure de divorce qui sera guettée alors que la date du 31 mars qu’elle s’est fixée comme limite approche à grand pas.

Pendant quelques jours, la rumeur que la dirigeante britannique profiterait de sa déclaration devant les députés pour annoncer le grand saut a bruissé de manière insistante. Toutefois, son porte-parole a refroidi les attentes lundi après-midi en annonçant que Mme May entendait en fait attendre la fin du mois. Certains tablent désormais que cela n’aura pas lieu avant le 27 mars.

Une décision qui a été perçue comme un recul.

Selon des sources gouvernementales anonymes citées par les médias britanniques, elle serait liée à la volonté d’éviter que l’annonce du démarrage du processus de séparation d’avec l’Union européenne n’interfère avec les élections aux Pays-Bas, mercredi, et les célébrations du 60e anniversaire du Traité de Rome, le 25 mars.

« Un mur d’intransigeance »

Mais l’annonce lundi matin par la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon de son intention d’organiser un nouveau référendum d’indépendance fin 2018 ou début 2019 n’est sans doute pas étrangère à ce report.

« Il a été suggéré que Mme May, pour l’avenir de l’union (du royaume, ndlr), ne voulait pas se montrer cavalière en se précipitant pour activer l’article 50 un jour après la déclaration de Sturgeon », écrit le quotidien The Guardian.

La cheffe du gouvernement régional écossais a annoncé qu’elle demanderait la semaine prochaine au Parlement écossais l’autorisation de réclamer l’accord du gouvernement britannique pour lancer la procédure. Une telle consultation requiert en effet l’accord de Londres.

Mme Sturgeon a expliqué que ce référendum était devenu nécessaire parce que le gouvernement britannique refusait de répondre aux préoccupations des Écossais sur le Brexit contre lequel ils ont voté à 62 %, notamment en matière d’accès au marché unique que Mme May a décidé de quitter. Elle a dénoncé « un mur d’intransigeance ».

Mme May a en retour critiqué « la vision étroite » du SNP (indépendantiste), le parti de Mme Sturgeon, selon elle plus préoccupé de ses intérêts politiques que de ceux des Écossais.

Le très eurosceptique tabloïd Daily Mail a dénoncé le cynisme de Mme Sturgeon, titrant mardi « Bas les pattes de notre Brexit, Nicola ».

Le Daily Mail, également eurosceptique, s’attend lui à « Une nouvelle bataille pour le Royaume-Uni ».

Le Guardian, pro-UE, estime lui que la victoire de Mme May au Parlement a été « éclipsée » par Mme Sturgeon qui a su « saisir le moment stratégique » pour faire son annonce.

Une annonce qui intervient alors que le SNP se réunit en congrès en fin de semaine, tout comme le Parti conservateur de Mme May.

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