Thaïlande: le recours à une mère porteuse interdit pour les étrangers

La Thaïlande a adopté une loi qui interdit à un couple d’étrangers d’avoir recours au service d’une mère porteuse thaïlandaise, pratique commerciale qui s’est développée dans le royaume et qui est à l’origine de plusieurs scandales ces derniers mois.

La Thaïlande et les utérus des femmes thaïlandaises ne seront plus jamais une plaque tournante » pour cette pratique, s’est félicité vendredi auprès de l’AFP le député Wallop Tungkananurak, après un vote jeudi soir. D’après ce dernier, très engagé dans ce dossier, le texte devrait entrer en vigueur en juin. Pour qu’un couple puisse avoir recours à une mère porteuse en Thaïlande, au moins l’un des deux doit avoir la nationalité du pays et ils doivent être mariés depuis au moins trois ans. De leurs côtés, les mères porteuses thaïlandaises doivent être âgées de plus de 25 ans, être mariées, doivent avoir déjà au moins un enfant et l’accord de leur mari sera requis. « Si des étrangers tentent d’avoir recours de façon illégale » à une mère porteuse, ils risquent dix ans de prison, a averti Wallop. La Thaïlande a également voté en faveur d’un texte interdisant toute publicité de cette pratique. En août, un couple australien avait choqué la planète en abandonnant un petit garçon trisomique, nommé Gammy, en Thaïlande à sa mère âgée de 21 ans, et en emmenant avec lui sa soeur jumelle, Pipah, en bonne santé. Quelques semaines plus tard, le royaume découvrait le scandale de « l’usine à bébés »: un riche Japonais avait eu recours à des mères porteuses en série. Selon le Conseil médical de Thaïlande, plus de cent cliniques privées seraient spécialisées dans l’aide à la procréation, y compris via des mères porteuses. Ce commerce génèrerait plusieurs centaines de bébés par an. Face à ces affaires, la junte militaire au pouvoir avait promis de faire le ménage dans ce secteur.

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