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Texas: une femme enceinte maintenue en état de mort cérébrale contre sa volonté

Le Vif

La pétition, adressée au ministre de la Justice de l’Etat Greg Abbott, demande que ces « décisions difficiles et pénibles soient laissées à la famille » et apporte son « soutien à la décision de la famille de débrancher Marlise, comme elle-même le voulait »

Le cas de Marlise mêle les délicates questions de l’euthanasie et de l’avortement, très sensibles aux Etats-Unis. Une pétition a été lancée mercredi par Naral, organisation américaine pour le droit à l’avortement, pour qu’une jeune femme, en état de mort cérébrale et gardée artificiellement en vie au Texas (sud) parce qu’enceinte, soit « débranchée » selon les voeux de sa famille.

La pétition, adressée au ministre de la Justice de l’Etat Greg Abbott, demande que ces « décisions difficiles et pénibles soient laissées à la famille » et apporte son « soutien à la décision de la famille de débrancher Marlise, comme elle-même le voulait ».

L’affaire remonte au 26 novembre dernier. Marlise Munoz, une femme de 33 ans alors enceinte de 14 semaines, s’était effondrée chez elle en pleine nuit victime vraisemblablement d’une embolie pulmonaire alors qu’elle s’était levée pour s’occuper de son fils de 15 mois maintenant. La jeune femme, hospitalisée au John Peter Smith (JPS) Hospital de Fort Worth, y avait été prononcée en état de mort cérébrale mais gardée artificiellement en vie car enceinte, comme le veut la loi du Texas.

« Notre hôpital se doit d’être une entreprise citoyenne tout en fournissant un soin de qualité à ses patients », a indiqué une porte-parole de l’établissement, Jill Labbe, vice-président chargée des communications, qui parle d’état de santé « grave » de la jeune femme, sans plus de précisions. « Dans tous les cas, JPS appliquera la loi comme elle s’applique au Texas, qui dit qu’une femme enceinte ne peut pas se voir privée d’un traitement qui la maintient en vie », ajoute un courriel.

La patiente refusait l’acharnement thérapeutique

La presse américaine rapporte que les époux Erick et Marlise Munoz, tous deux secouristes, avaient fait savoir ne pas vouloir être l’objet d’acharnement thérapeutique. Erick Munoz, interrogé par la télévision locale WFAA-ABC, s’inquiétait également de savoir quel serait l’état de l’enfant, ne sachant pas pendant combien de temps il avait été privé d’oxygène. Pour Lynne Machado, la mère de la jeune femme, interrogée par le New York Times, il « ne s’agit pas d’une question d’être pour ou contre l’avortement mais de la volonté de notre fille qui n’est pas respectée par l’Etat du Texas ».

L’affaire, complexe, pose aussi la question de l’interprétation de la loi, la jeune femme étant pour certains légalement morte et donc un « simple incubateur » sur qui la loi ne s’applique pas, a affirmé un éditorial du Dallas Morning News. Le très conservateur Texas est l’un des 12 Etats ayant adopté une règlementation stricte obligeant la poursuite du maintien en vie, quelle que soit l’avancée d’une grossesse.

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