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Terrorisme : l’UE réforme Europol pour améliorer les échanges d’informations entre services de police

Les services de police des pays européens pourront, à partir du printemps 2017, échanger davantage d’informations et donc mieux lutter contre le terrorisme et la criminalité, en vertu d’une réforme de l’office européen de coopération policière Europol approuvée mercredi par le Parlement européen.

En matière de lutte antiterroriste ou contre d’autres infractions pénales graves, « l’échange d’informations est notre talon d’Achille », a souligné avant le vote le commissaire chargé des affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos. »Les Etats membres doivent se coordonner plus étroitement et plus efficacement », a ajouté M. Avramopoulos, observant que « d’après un récent sondage, 82% des citoyens européens disent souhaiter que l’UE intervienne davantage en matière de terrorisme ».

Ce règlement « demande aux États membres d’assurer la communication à Europol des informations nécessaires à la lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme », mais sans pour autant le leur imposer, les traités européens ne permettant pas une telle obligation, a dit à l’AFP l’eurodéputée conservatrice Rachida Dati.

Dans certains cas, l’office européen sera en mesure d’échanger des informations directement avec des entreprises ou des ONG : par exemple, cette organisation, qui a son siège à La Haye, pourra contacter Facebook pour lui demander de supprimer une page gérée par l’organisation Etat Islamique (EI) afin d’empêcher plus rapidement la diffusion de propagande terroriste.

Europol, qui effectue actuellement plus de 18.000 enquêtes transfrontalières chaque année, devra présenter un rapport annuel aux institutions européennes et aux parlements nationaux sur les informations fournies par les Etats membres, en vue d’encourager un plus grand partage d’informations.

Le mois dernier, le coordinateur de l’UE en matière de contre-terrorisme, Gilles de Kerchove, avait mis en exergue les « lacunes significatives » en la matière. Ainsi, plus de 90% des contributions des Etats membres à l’une des bases de données d’Europol émanaient l’an dernier de « seulement cinq Etats membres », avait-il observé.

A Strasbourg, certains parlementaires ont regretté les réticences des Etats membres à aller plus loin dans le partage d’informations, ce qui passerait par une sorte de « FBI européen ». »J’aurais aimé donner à Europol la possibilité d’enquêter véritablement à l’échelle européenne, d’ouvrir ses propres enquêtes, et de recevoir des données des Etats membres sur une base régulière et systématique », a ainsi commenté le social-libéral danois Morten Helveg Petersen.

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