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Tensions à la frontière Thaïlande-Cambodge

Des combats sporadiques ont lieu entre la Thaïlande et le Cambodge depuis vendredi autour d’une zone frontalière contestée qui abrite le temple de Preah Vihear, datant du XIe siècle. On compte au moins six morts.

Alors que le chef de l’ONU Ban Ki-moon appelait à la retenue après plusieurs jours de combats, la Thaïlande et le Cambodge ont de nouveau échangé des tirs ce lundi.

Le Premier ministre cambodgien, Hun Sen, a affirmé que les combats avaient repris lundi matin pour la quatrième journée consécutive alors que les Thaïlandais tentaient de récupérer des blessés des combats à l’arme lourde de la veille. Un officier militaire cambodgien a confirmé des tirs. Il a fait état de 13 blessés côté thaïlandais, dont un dans un état sérieux.

L’homme fort de Phnom Penh a précisé qu’un de ses soldats avait été tué dimanche, portant à six le nombre de morts depuis l’ouverture des hostilités: un civil de chaque côté, un soldat thaïlandais et trois cambodgiens.

Une source militaire thaïlandaise a minimisé ces nouveaux heurts, assurant qu’il s’agissait d’un bref échange de tirs à l’arme légère, provoqué par un « malentendu », qui auraient duré deux minutes.

L’ONU inquiète

Alors que Hun Sen avait appelé l’ONU dimanche à faire cesser « l’agression » thaïlandaise, le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a fait part de sa « profonde inquiétude » face à ces affrontements armés, appelant les deux voisins à « une retenue maximum ».

Selon le gouverneur de la province thaïlandaise de Si Sa Ket, « environ 15.000 personnes ont été évacuées vers 38 abris temporaires » et 23 écoles le long de la frontière sont restées fermées.

Une frontière jamais déterminée

Les deux voisins s’affrontent se rejettent la responsabilité des incidents, les plus violents depuis des années, accusant l’autre d' »agression » et assurant n’avoir fait que défendre leur « souveraineté ». Phnom Penh a d’autre part accusé l’artillerie thaïlandaise d’avoir endommagé le temple, une ruine khmère classée au patrimoine de l’Unesco. Le vice-Premier ministre thaïlandais Suthep Thaugsuban a démenti.

La dispute s’est cristallisée autour du temple, qui relève de la souveraineté du Cambodge, selon une décision de la Cour internationale de justice de 1962. Mais les Thaïlandais revendiquent la zone et contrôlent ses principaux accès et de nombreux secteurs n’ont pas été délimités, notamment une zone de 4,6 km2 en contrebas de l’édifice.

Pour les analystes, les deux pays, qui partagent une frontière qui n’a pas été totalement délimitée, utilisent leurs différends territoriaux pour satisfaire leurs nationalistes respectifs. Mais la cause des affrontements, de la part de militaires décrits comme proches les uns des autres et plus calmes que les politiques, reste inconnue à ce jour.

Le Vif.be, avec Belga et L’Express.fr

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