© Belga/AFP

Tension ravivée entre le Kosovo et la Serbie

Le déploiement de police ce lundi au nord du Kosovo afin d’appliquer un embargo sur les produits serbes ravive les tensions entre la Serbie et le Kosovo. Au cours de celui-ci, des Serbes ont bloqué le passage aux policiers kosovars. L’un d’entre eux a été tué.

Lundi soir, le Kosovo a décidé de déployer sa police au nord du pays pour prendre le contrôle de deux postes frontaliers avec la Serbie. Les policiers ont rapidement pris le contrôle d’un premier point frontalier mais des Serbes leur ont bloqué la route pour atteindre le deuxième poste. Plusieurs policiers ont été blessés dont un grièvement.

Mardi, le policier en question a succombé à ses blessures, annonce la Tribune de Genève.

Tensions


Cet épisode ravive les tensions entre les deux Etats plus de deux ans après l’indépendance proclamée unilatéralement par l’ancienne province serbe devenue le Kosovo. La Serbie, qui n’a pas digéré cet affront, considère toujours le Kosovo comme sa province méridionale et refuse de reconnaître son indépendance.

Ainsi, depuis 2008, un embargo sur les produits kosovars est d’application. L’opération policière kosovare qui a mal tourné visait avant tout à rétablir un « équilibre » au niveau commercial. La réponse de Pristina a été d’imposer à son tour un embargo sur les produits serbes, et de le faire respecter grâce à cette opération de police.

Mais le Kosovo entend aussi obtenir une véritable souveraineté sur le nord du territoire frontalier avec la Serbie, majoritairement peuplé de Serbes. L’influence de Belgrade y est encore très présente et dérange Pristina. Le déploiement de policiers montre la volonté kosovare de mieux maîtriser cette partie de son territoire. Le Premier ministre kosovar, Hashim Thaci, déclare d’ailleurs que le « Kosovo doit pouvoir établir la loi et l’ordre dans le nord du pays ». Le nord du Kosovo est un territoire en contraste avec le reste du pays où 90% de la population est d’origine albanaise.

Cet incident ravive les tensions entre le Kosovo et la Serbie et pourrait réveiller un conflit latent. La paix restant précaire au Kosovo. La Serbie est convaincue que cette opération visait à « provoquer le peuple serbe ». Le président serbe Boris Tadic parle même d’une « menace ».

L’UE déplore l’opération


Alors que la tension monte d’un cran, les acteurs européens et otaniens se montrent préoccupés. L’Union européenne déplore cette opération des autorités kosovares. « Nous pensons que c’est le dialogue qui est la bonne voie à suivre pour résoudre la question du commerce entre la Serbie et le Kosovo », a déclaré la porte-parole de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne.

Une présence renforcée de la mission européenne de police et de justice au Kosovo n’est pas à exclure. Les forces de l’OTAN au Kosovo (KFOR) se tiennent prêtes également. Elles ont multiplié les patrouilles pour éviter un nouvel incident.

LeVif.be avec Belga

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