Tariq Ramadan © Belga

Tariq Ramadan visé par une plainte pour viol et agressions sexuelles

Le Vif

Une plainte a été déposée vendredi en France à l’encontre de l’islamologue et théologien suisse Tariq Ramadan, notamment pour viol et agressions sexuelles, a-t-on appris auprès d’un des avocats de son accusatrice Henda Ayari, ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque.

Cette plainte a été déposée auprès du parquet de Rouen, dans le nord-ouest de la France, dont relève le domicile de la plaignante, pour « des faits criminels de viol, agressions sexuelles, violences volontaires, harcèlement, intimidation », selon le document consulté par l’AFP.

Henda Ayari, 40 ans, présidente de l’association Libératrices, a indiqué vendredi sur sa page Facebook avoir été « victime de quelque chose de très grave il y a plusieurs années » mais n’avoir pas alors voulu révéler le nom de son agresseur en raison de « menaces de sa part ».

Dans son livre « J’ai choisi d’être libre », paru en novembre 2016 chez Flammarion, elle a décrit cet homme sous le nom de Zoubeyr, narrant un rendez-vous dans sa chambre d’hôtel à Paris où cet intellectuel musulman venait de donner une conférence.

« Par pudeur, je ne donnerai pas ici de détails précis sur les actes qu’il m’a fait subir. Il suffit de savoir qu’il a très largement profité de ma faiblesse », avait écrit Henda Ayari, assurant que quand elle s’est « rebellée, qu’elle lui a « crié d’arrêter », il l’a « insultée », « giflée » et « violentée ».

« Je le confirme aujourd’hui, le fameux Zoubeyr, c’est bien Tariq Ramadan », écrit Henda Ayari sur Facebook.

Selon Me Jonas Haddad, l’un de ses conseils, « Henda Ayari n’avait pas envie de communiquer sur ce sujet, par peur ».

« Avec la libération de la parole à laquelle on assiste depuis quelques jours, elle a décidé de dire ce qu’elle a subi et d’en tirer les conséquences judiciaires », a-t-il poursuivi, interrogé par l’AFP.

Tariq Ramadan n’avait pu être joint par l’AFP et n’avait pas réagi sur les réseaux sociaux en fin d’après-midi. Ce petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, âgé de 55 ans, est professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford (Royaume-Uni).

Relativement populaire auprès d’une partie des fidèles musulmans, il est aussi très contesté, notamment dans les milieux laïques, qui voient en lui le tenant d’un islam politique.

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