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Syrie : une résolution en discussion à l’ONU

L’opposition a appelé à une journée de colère ce mardi en Syrie, à quelques heures d’une réunion d’un Conseil de sécurité de l’ONU toujours divisé sur la manière de mettre fin au bain de sang.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir ce mardi soir à New York. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a déclaré à Amman espérer que la réunion porterait « rapidement ses fruits », en qualifiant la violence en Syrie de « menace pour la paix ». Mais la communauté internationale reste profondément divisée sur les moyens à mettre en oeuvre pour arrêter le bain de sang en Syrie, après dix mois de crise.

La discussion doit porter sur un projet de résolution, soutenu par la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et plusieurs pays arabes. Il reprend les grandes lignes d’un plan de sortie de crise annoncé il y a une semaine par la Ligue arabe. Ce texte prévoit le transfert des pouvoirs de Bachar al-Assad à son vice-président avant un dialogue avec l’opposition et la formation d’un cabinet d’union.

La réunion du Conseil de sécurité de l’ONU doit commencer par un exposé du chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, et du Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem Al Thani, sur leur plan. Les chefs de la diplomatie américaine Hillary Clinton, française Alain Juppé et britannique William Hague doivent ensuite s’exprimer pour réclamer l’adoption d’une résolution dénonçant la répression qui a fait des milliers de morts et appelant à une transition démocratique. La discussion ne donnera lieu à aucun vote ce mardi, selon des diplomates.

La Russie reste inflexible

La Russie, allié traditionnel de Damas, a jugé ce texte « inacceptable » et prôné des négociations informelles régime-opposition. Négociations que le CNS refuse d’entamer sans départ préalable d’Assad. « On va essayer » d’échapper au veto de Moscou, a déclaré Alain Juppé, en faisant « une pression maximum » à New York ce mardi. Mais la Russie ne semble pas encline à modifier sa position…

« Le projet occidental de résolution du Conseil de sécurité ne va pas vers un compromis.L’imposer ouvrirait la voie à une guerre civile« , a déclaré mardi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, sur son compte Twitter. « La Russie et la Chine ont voté contre le projet de résolution proposé en octobre par nos collègues occidentaux, qui contenait un schéma de règlement inacceptable. Le projet actuel occidental n’est pas loin de la version d’octobre et, bien sûr, nous ne pouvons pas le soutenir », avait-il déjà déclaré lundi.

Journée de colère en Syrie

L’opposition a appelé à une journée de deuil et de colère ce mardi en Syrie, alors que les combats se rapprochent des portes de Damas. Lundi, une centaine de personnes -55 civils et 41 militaires et dissidents- ont péri dans les violences, les déserteurs disant recourir aux armes pour défendre les civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Face « aux massacres sauvages contre les civils dont des femmes et des enfants », le Conseil national syrien (CNS), dit coordonner son action avec les militants sur le terrain pour « une journée de deuil et de colère » à travers le pays. Le CNS a appelé « les mosquées à annoncer des appels à la prière et les églises à sonner les cloches », en accusant le « régime despote d’utiliser des chars et des armes lourdes » contre les civils. Mais le peuple « ne renoncera pas à sa révolution quels que soient les sacrifices », a ajouté le CNS.

Le CNS a déploré l’absence de « mesures rapides » de la communauté internationale « pour protéger les civils par tous les moyens disponibles » et estimé que le régime mettait « à profit la couverture que lui (procuraient) certaines parties régionale et internationale pour accentuer la répression ».

Le régime accentue la répression

Depuis une semaine, au total, au moins 400 personnes ont péri dans les violences, des civils tués par les forces du régime et des militaires et déserteurs tués dans des affrontements armés. Le régime a accentué la répression pour tenter d’étouffer rapidement la contestation, semblant mettre à profit l’appui russe et les divisions à l’ONU. Les autorités onusiennes, elles, avouent leur impuissance à établir un bilan fiable après dix mois de répression.
Damas assure disposer du soutien populaire pour venir à bout de la révolte assimilée à du « terrorisme ». « Des coups durs ont été portés depuis trois jours aux groupes terroristes armés », selon les termes du régime, mais le pouvoir reste déterminé à « se défendre contre le terrorisme et à faire échouer la politique des Etats-Unis et des Occidentaux semant le chaos ».

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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