Didier Reynders et Staffan de Mistura. © BELGA

Syrie : « On entame la vraie négociation »

Pour l’envoyé spécial de l’ONU Staffan de Mistura, reçu mardi soir par Didier Reynders, une  » nouvelle dynamique  » est à l’oeuvre pour parvenir à une solution politique dans la guerre en Syrie.

« J’ai 43 ans d’ONU, j’ai connu 19 guerres, et dans toutes les guerres, à un certain moment, on trouve une formule de solution, surtout quand les gens s’asseyent autour d’une même table et comprennent qu’il ne peut y avoir de victoire. Ce sera le cas de la Syrie aussi », a souligné l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie Staffan di Mustura, à la sortie d’un entretien mardi soir avec Didier Reynders à Bruxelles.

Le diplomate italo-suédois, qui arrivait de Damas avant de se rendre à Moscou, est bien décidé à profiter du « momentum » de Vienne, où 17 pays et l’Union européenne se sont retrouvés autour de la même table. « Il faut que cette dynamique se poursuive », a-t-il ajouté, décrivant la guerre en Syrie comme la plus complexe et la plus cruelle qu’il n’ait jamais rencontrée, « mais aussi avec tant de conséquences à l’extérieur », évoquant la crise des réfugiés.

« En se parlant, les Russes et les Américains facilitent mon travail », a-t-il souligné, les uns soutenant le régime en place à Damas, les autres les forces d’opposition et plaidant pour un régime de transition encore introuvable. « Et que les Iraniens et les Saoudiens soient dans la même pièce m’aide également, a-t-il ajouté. Les différentes composantes syriennes finiront elles aussi par se parler afin de régler entre eux le futur de leur Etat. En ce sens, Vienne a déjà eu de l’influence ».

Quant au sort du président syrien Bachar Al-Assad, soutenu par Moscou mais que Paris, notamment, veut exclure de l’avenir politique de la Syrie, « il est rare qu’on soit sur la même ligne au début de la négociation, a réagi Didier Reynders. On entame la vraie négociation. Il va falloir rapprocher les points de vue, ce qui n’est pas encore le cas. Nous souhaitons que les pourparlers puissent aboutir à une solution politique car il n’y aura pas de solution militaire ».

Une nouvelle réunion multilatérale sur le modèle de Vienne pourrait se tenir à la mi-novembre. La Russie devrait pour sa part inviter la semaine prochaine à Moscou pour des « consultations » des représentants du régime et de l’opposition syrienne, sans qu’on sache à ce stade de quelle opposition il s’agira.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire