© Reuters

Syrie: offensive contre l’Etat islamique au nord de Raqa

Le Vif

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde soutenue par la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI), a lancé une offensive contre l’EI au nord de Raqa, en Syrie, a confirmé mardi un responsable américain.

« Plusieurs milliers » de combattants des FDS ont « lancé ce matin des opérations pour contrôler la campagne au nord de Raqa » et pouvoir ainsi « mettre la pression sur la ville elle-même », a déclaré le colonel Steve Warren, un porte-parole militaire américain à Bagdad.

Les Forces démocratiques syriennes ont annoncé mardi matin cette offensive.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme a rapporté de son côté qu’il y avait « des frappes intenses de la coalition depuis ce matin (…) au nord de la ville de Raqa et sur la ville elle-même ».

Les Forces démocratiques syriennes sont une coalition de groupes armés kurdes et arabes, dominée par les Kurdes, qui se bat contre le groupe Etat islamique.

L’administration américaine a déployé près de 300 soldats en Syrie pour former les FDS, notamment pour les aider à diriger depuis le sol les frappes aériennes de la coalition.

Interrogé par l’AFP, un autre responsable américain a indiqué sous couvert d’anonymat que les FDS n’attaquaient pas la ville de Raqa elle-même.

La coalition arabo-kurde « continue d’avancer ». Ses combattants « gagnent du terrain vers Raqa », mais « ils n’attaquent pas » la ville elle-même, a-t-il indiqué.

Selon les responsables américains, plusieurs milliers de combattants du groupe Etat islamique défendent la ville de Raqa.

Selon les estimations américaines, les FDS comptent environ 25.000 combattants kurdes et environ 5.000 combattants arabes.

« Une opération pour libérer le nord de Raqa »

Cette coalition arabo-kurde a en effet annoncé plus tôt ce mardi le début d’une opération, appuyée par la coalition dirigée par Washington, pour chasser le groupe Etat islamique du nord de la province septentrionale de Raqa, son fief en Syrie.

« Avec la participation de toutes les unités des Forces démocratiques syriennes, nous commençons une opération pour libérer le nord de Raqa », ont tweeté les FDS citant Rojda Felat, une commandante de cette coalition arabo-kurde, précisant que l’offensive a lieu avec la coalition antijihadiste menée par les Etats-Unis.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) rapporte de son côté le début de cette opération avec « des frappes intenses de la coalition depuis ce matin au nord de la ville de Raqa et sur la ville elle-même ». « Au moins 22 jihadistes ont été tués », d’après l’ONG.

Les FDS ne précisent pas si l’opération a pour but ultime de reprendre la ville de Raqa, capitale de facto du groupe ultraradical. La prise de cette ville syrienne est avec la prise de Mossoul, en Irak, le grand objectif de la coalition internationale contre l’EI dirigé par le « calife » autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi.

« Raqa est un des objectifs de la coalition »

Peu après l’annonce des FDS, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a annoncé que son pays était prêt à se coordonner avec la coalition arabo-kurde et les États-Unis pour chasser l’EI de Raqa.

« Je peux dire avec assurance que nous sommes prêts à une telle coordination », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’un sommet à Tachkent, en Ouzbékistan, cité par l’agence de presse Interfax. « Aujourd’hui, la possibilité d’une telle coordination existe », a-t-il ajouté.

« Raqa est un des objectifs de la coalition antiterroriste, avec Mossoul en Irak. Nous sommes convaincus qu’il aurait été possible de libérer plus efficacement et rapidement ces villes si les militaires (russes et américains) avaient coordonné leurs actions bien avant », a poursuivi M. Lavrov.

Le chef de la diplomatie russe a également affirmé que Moscou et Washington s’étaient mis d’accord pour aller plus loin que l’échange d’informations et passer à la coordination de leurs « actions en matière de lutte contre le terrorisme ».

« Nous ne nous sommes pas mis d’accord tout de suite avec nos partenaires américains, mais en dissipant leurs doutes et même leur opposition, nous sommes passés d’un échange d’information à la coordination de nos actions dans la lutte contre le terrorisme », a assuré M. Lavrov, ajoutant que les ministères de la Défense des deux pays étaient en train d’examiner cette question.

Vendredi, le Pentagone avait écarté la possibilité de mener des frappes communes avec la Russie en Syrie et simplement indiqué discuter avec Moscou des moyens de mieux faire respecter la trêve des combats sur place.

Auparavant, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait indiqué que la Russie proposait aux Etats-Unis et à la coalition internationale menée par Washington d’effectuer des frappes aériennes ensemble à partir du 25 mai contre des « groupes terroristes » actifs en Syrie.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire