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Syrie: Obama et Poutine demandent l’arrêt « immédiat » des violences

Vladimir Poutine et Barack Obama ont annoncé avoir trouvé de « nombreux points d’accord » sur la façon de régler la crise syrienne, à Los Cabos au Mexique.

Vladimir Poutine et Barrack Obama se sont dit « unis dans l’idée que le peuple syrien devrait pouvoir choisir son avenir de façon indépendante et démocratique », en marge du G20 à Los Cabos au Mexique.

« Afin de mettre un terme à l’effusion de sang en Syrie, nous appelons à un arrêt immédiat de la violence ». C’est le qu’ont déclaré, en marge du sommet du G20 à Los Cabos (Mexique) Vladimir Poutine, ferme soutien du régime syrien, et Barack Obama, dont le pays appelle au départ de Bachar al-Assad, dans un communiqué commun. Ils se sont dits en outre « unis dans l’idée que le peuple syrien devrait pouvoir choisir son avenir de façon indépendante et démocratique ». Vladimir Poutine a en outre annoncé avoir trouvé de « nombreux points d’accord » avec Barack Obama sur la façon de régler la crise syrienne.

Washington espère que la Russie finira par faciliter une issue à la crise en Syrie, malgré son refus de soutenir des résolutions au Conseil de sécurité de l’ONU condamnant le régime pour sa répression de la révolte. La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a pourtant accusé la semaine dernière Moscou de fournir des hélicoptères d’attaque au président Assad. Furieuse, la Russie a répliqué qu’elle n’avait fait que réparer des appareils syriens.

Par ailleurs, le sénateur américain John McCain, qui s’est à nouveau prononcé pour une intervention militaire aérienne américaine, a accusé les forces du régime syrien d’avoir de plus en plus recours à des hélicoptères d’attaque pour mater la rébellion.

Alors que le plan de paix de l’émissaire international Kofi Annan est dans l’impasse, le Conseil de sécurité de l’ONU doit discuter ce mardi de ce plan et de l’avenir de sa mission d’observation en Syrie. Le Chef de la mission de l’ONU devant le Conseil de sécurité ce mardi

Le général Robert Mood, chef de la mission de l’ONU, devrait faire un rapport devant le Conseil de sécurité ce mardi à 16h heure locale (20h GMT) sur sa décision, intervenue samedi, de suspendre les activités de cette mission en raison de « l’intensification des violences » sur le terrain.

Parallèlement, à l’ouverture de la 20e session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, la haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Navi Pillay a indiqué que « le gouvernement de Syrie devrait cesser immédiatement l’utilisation d’armes lourdes et le bombardement de zones habitées ». « De telles actions équivalent à des crimes contre l’Humanité et autres possibles crimes de guerre », a-t-elle lancé. Elle a exhorté la communauté internationale à « surmonter les divisions (…) pour mettre fin à la violence » et à s’assurer que les auteurs de ces violences, « y compris ceux qui ont attaqué les observateurs de l’ONU en Syrie », aient des comptes à rendre.

La France a de son côté redemandé devant le Conseil des droits de l’Homme la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) pour sanctionner la « barbarie » du régime d’Assad.

94 personnes, dont 63 civils, ont été tuées lundi

Sur le terrain, l’armée syrienne a pilonné lundi plusieurs villes des régions de Homs et de Damas. Au total, 94 personnes, dont 63 civils, ont été tuées lundi en Syrie, selon une ONG syrienne.
L’OSDH a fait état en outre de « 1.000 familles assiégées » à Homs (centre) et d' »intenses bombardements » à Douma, à 13 km au nord-est de Damas. Parlant à l’AFP via Skype, un militant opposé au régime qui se fait appeler Mahmoud Doumani a affirmé que « l’armée avait multiplié ses opérations à Douma ces derniers jours », ajoutant que les familles qui n’avaient pas pu fuir la ville se cachaient.

Le quotidien Al-Watan, proche du pouvoir, a fait état pour sa part de « la mort de centaines de terroristes ces trois dernières semaines aux portes de Damas ». Le régime syrien, qui refuse de reconnaître l’ampleur de la révolte contre Bachar al-Assad, qualifie de « terroristes » les rebelles.

Dans la province de Deraa (sud), berceau de la révolte, la ville de Tafas était assiégée et pilonnée par l’armée, a indiqué l’Armée syrienne libre (ASL). « L’armée régulière a pu entrer dans la ville par l’entrée sud, d’où ils ont lancé une série de raids, mais n’ont pas pénétré dans l’ensemble de la ville », a indiqué le porte-parole de l’ASL Louay Rashdan. « Les combattants de l’ASL résistent toujours ».

LeVif.be avec L’Express

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