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Syrie, Mali, Grèce, … : Hollande s’affiche en pointe sur les dossiers chauds

Syrie, avec l’évocation pour la première fois de livraisons d’armes à l’opposition, Mali, soutien financier « dû » à la Grèce… le président français François Hollande s’est affiché mardi en pointe sur plusieurs dossiers internationaux chauds.

« J’annonce que la France reconnaît la coalition nationale syrienne comme la seule représentante du peuple syrien et donc comme le futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique permettant d’en terminer avec le régime de Bachar al-Assad », a déclaré M. Hollande lors d’une conférence de presse.

Son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, avait été le premier à reconnaître en mars 2011 le Conseil national de transition (CNT) en Libye comme le « représentant légitime du peuple libyen », point de départ de l’action armée internationale ayant conduit à l’éviction et à la mort du colonel Mouammar Kadhafi.

La question des armes à l’opposition syrienne sera « nécessairement reposée, pas simplement à la France, mais à tous les pays qui reconnaîtront ce gouvernement », a ajouté François Hollande. Jusqu’à présent, Paris n’a livré à l’opposition syrienne que des matériels non létaux, comme des appareils de vision nocturne et de communication cryptée. Selon diverses sources, des pays arabes, comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite, ont au contraire déjà fait le choix de livraisons d’armes aux opposants syriens.

François Hollande a aussi mis en garde les Palestiniens, dont il va bientôt recevoir le président Mahmoud Abbas, contre le « risque » de « rétorsions » américaines s’ils persistent à demander à l’Assemblée générale des Nations unies un statut « d’Etat non membre » comme ils comptent le faire fin novembre.

Sur le dossier du Mali, M. Hollande a répété que la France n’interviendra « en aucun cas elle-même » au Mali. Mais l’occupation (du nord du Mali) par des « groupes terroristes » est « suffisamment grave pour que la France puisse aider les Africains à s’organiser face à cette menace », a-t-il ajouté. Il a demandé aux ravisseurs des otages français au Sahel de comprendre que « c’est le moment de les libérer ».

L’ombre de la crise financière en Europe a aussi plané sur sa première conférence de presse semestrielle depuis son élection le 6 mai 2012.

Alors que la Grèce redoute la « faillite », François Hollande a estimé que le soutien de l’Europe et du FMI était « dû » à Athènes, « pour en terminer aussi avec ce qui a pu être un doute sur l’intégrité de la zone euro ».

Le président socialiste a déclaré que les rapports de la France avec l’Allemagne d’Angela Merkel étaient « bons », 48 heures avant un déplacement de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault à Berlin. Des médias s’étaient fait écho d’une détérioration des relations bilatérales, démentie par les deux pays.

Sur le plan intérieur, le président s’est défendu de tout « virage », alors que son « pacte de compétitivité » présenté il y a une semaine a mis des membres de sa majorité socialiste et écologiste mal à l’aise.

M. Hollande a défendu la hausse de la taxe sur la consommation (TVA) en 2014, qui va financer un allégement de charges au bénéfice des entreprises. Il a rappelé ses deux priorités : « redresser la croissance » et « réduire le chômage ».

Sur le chômage, « tout a été dit, mais tout n’a pas été tenté », a dit M. Hollande, lointaine allusion à son prédécesseur socialiste François Mitterrand (1981-1995) qui avait troublé les esprits, à la fin de son second mandat, en déclarant avoir tout essayé contre le manque d’emplois.

Son intervention médiatique visait notamment à redresser son image alors que la proportion de mécontents à l’égard de son action atteint désormais 58% des Français, selon un sondage de l’institut OpinionWay.

Levif.be, avec Belga

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