Le 4 avril 2017. Deux sauveteurs soignés après l'attaque présumée au gaz de la ville de Khan Cheikhoun en Syrie © Reuters

Syrie: les utilisations d’armes chimiques dans le conflit

Le Vif

Depuis le début du conflit en Syrie en 2011, les forces en présence, et en particulier celles du régime de Bachar al-Assad, ont été accusées à de nombreuses reprises d’avoir eu recours à des armes chimiques.

Damas brandit la menace

Le 23 juillet 2012, le régime reconnaît pour la première fois posséder des armes chimiques et menace de les utiliser en cas d’intervention militaire occidentale, mais pas contre sa population.

Le 20 août, le président américain Barack Obama affirme qu’avoir recours à de telles armes ou même les déplacer reviendrait à franchir une « ligne rouge ».

Gaz sarin près de Damas

Le 21 août 2013, les forces du régime attaquent dans la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham, des secteurs près de Damas et aux mains des rebelles. L’opposition accuse le régime d’avoir eu recours à des gaz toxiques, ce qu’il dément.

Fin août, les Etats-Unis affirment avoir la « forte certitude » que le régime est responsable de cette attaque qui a fait selon eux au moins 1.429 morts, dont 426 enfants.

Le 16 septembre, l’ONU publie un rapport selon lequel des « preuves flagrantes » de l’utilisation de gaz sarin ont été trouvées. Mais deux jours auparavant, la signature d’un accord américano-russe à Genève sur le démantèlement de l’arsenal chimique de la Syrie a repoussé la perspective de frappes envisagées par Washington et Paris pour « punir » le régime.

Chlore, Gaz moutarde

Le 10 septembre 2014, les enquêteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) confirment que le chlore a été utilisé en tant qu’arme chimique de manière « systématique et répétée » à Kafr Zeta (province de Hama, centre), Al-Tamana et Tal Minnis (province d’Idleb, nord-ouest).

Fin août 2016, une commission d’enquête de l’ONU et de l’OIAC, baptisée Joint Investigative Mechanism (JIM), conclut que des hélicoptères militaires syriens ont répandu du gaz de chlore sur au moins deux localités de la province d’Idleb, à Talmenes le 21 avril 2014 et Sarmine le 16 mars 2015.

Le JIM accuse le groupe jihadiste Etat islamique d’avoir utilisé du gaz moutarde à Marea (province d’Alep, nord) le 21 août 2015.

Le 21 octobre 2016, un rapport du JIM conclut que l’armée syrienne a mené une attaque à l’arme chimique, sans doute du chlore, à Qmenas (province d’Idleb) en mars 2015.

Khan Cheikhoun

Le 4 avril 2017, un raid aérien frappe Khan Cheikhoun, petite ville contrôlée par des rebelles et des jihadistes dans la province d’Idleb, faisant 83 morts selon l’ONU, au moins 87 dont plus de 30 enfants selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Selon des médecins sur place, les symptômes relevés sur les patients sont similaires à ceux constatés sur des victimes d’une attaque chimique.

Dans la nuit du 6 au 7 avril, 59 missiles de croisière Tomahawk sont tirés par deux navires américains en Méditerranée vers la base aérienne syrienne d’Al-Chaayrate (centre). Le 29 juin, l’OIAC confirme que du gaz sarin a bien été utilisé lors de l’attaque, sans toutefois pointer des responsables.

Le 26 octobre, les experts de l’ONU et de l’OIAC estiment que le régime de Damas est bien responsable de l’attaque. Moscou rejette ces conclusions. Le 8 novembre, Washington, Paris, Londres et Berlin affirment qu’une attaque présumée au sarin survenue cinq jours avant l’attaque de Khan Cheikhoun « porte les marques du régime syrien ».

Veto russe

Les 16 et 17 novembre, la Russie fait usage à deux reprises de son droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU pour bloquer le renouvellement du mandat des experts internationaux du Joint Investigative Mechanism.

Le régime accusé d’une nouvelle attaque

Le 22 janvier 2018, l’OSDH indique qu’au moins 21 cas de suffocation, concernant notamment des enfants, ont été rapportés dans la ville de Douma, enclave rebelle assiégée, située à l’est de la capitale.

Le 13 janvier, une attaque similaire avait déjà visé la périphérie de Douma, selon l’OSDH, qui avait rapporté « sept cas de suffocation ».

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