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Syrie: les manifestants défient le régime jusqu’à Damas

Plusieurs quartiers de Damas et Alep, deuxième ville de Syrie, étaient secoués vendredi par des manifestations inédites, se joignant aux dizaines de milliers de personnes à travers le pays pour réclamer la chute du régime, qui s’acharnait contre la ville rebelle de Homs. Les violences ont fait au moins 16 morts ce vendredi.

Aux cris de « Dégage! « , adressés au président Bachar al-Assad, les manifestants ont bravé la répression du régime, qualifiée d' »atroce » par le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron et condamnée la veille par l’Assemblée générale de l’ONU.

Mais les forces du régime ont à nouveau tiré sur les manifestants en ce « Vendredi de la résistance populaire », faisant au moins un mort et une dizaine de blessés dans le quartier de Mazzé, dans l’ouest de la capitale, selon une ONG syrienne.

« C’est la première fois que les manifestations s’étendent aux quartiers chics », a affirmé un responsable des Comités locaux de coordination –qui chapeautent la contestation sur le terrain–, sans préciser le nombre de manifestants.

Relativement peu touchée par la révolte, la ville d’Alep a également été mobilisée dans au moins 12 quartiers, ainsi qu’en province. « Liberté pour toujours, que tu le veuilles ou pas Bachar », criaient les habitants dans la localité de Kallassa.

Les militants anti-régime avaient appelé à cette mobilisation évoquant une « nouvelle étape » dans leur action face à la répression de la révolte qui a coûté la vie à plusieurs milliers de personnes depuis mars 2011.

Au total, les violences ont fait 16 morts vendredi, dont cinq civils morts dans le quartier de Baba Amr à Homs, touché par le bombardement le plus violent depuis deux semaines, selon des militants sur place. « C’est d’une violence extrême, on n’a jamais connu ça. C’est en moyenne quatre roquettes tirées par minute », a affirmé un membre de la Commission générale de la révolution syrienne.

Le nouveau pilonnage de Baba Amr intervient au lendemain de l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU à une écrasante majorité d’une résolution dénonçant la répression et soutenant un plan arabe appelant au départ du président Assad. Mais ce texte a une portée essentiellement symbolique, les membres l’Assemblée ne disposant pas du droit de veto comme ceux du Conseil de sécurité, où Moscou et Pékin, alliées de Damas, ont bloqué déjà deux résolutions.

A Damas, quelques jours après l’annonce d’un référendum la semaine prochaine sur un projet de nouvelle Constitution ouvrant la voie au multipartisme, M. Assad parlait toujours de réformes, qui doivent être concomitantes avec « le retour au calme » .

LeVif.be, avec Belga.

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