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Syrie : les auteurs du massacre d’Houla « doivent être jugés »

Les condamnations internationales pleuvent ce dimanche, après le massacre d’une centaine de personnes, dont 32 enfants, à Houla. L’émissaire international Kofi Annan doit se rendre en Syrie ce lundi.

L’émissaire international Kofi Annan va se rendre en Syrie ce lundi, a annoncé dimanche le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères à Damas. Le plan de paix de Kofi Annan, prévoyant un cessez-le-feu entré en vigueur le 12 avril mais violé quotidiennement, a été ébranlé par le massacre commis vendredi à Houla dans le centre du pays.

Les condamnations continuent d’ailleurs de pleuvoir ce dimanche, après le massacre à Houla, où les observateurs de l’ONU ont compté une centaine de morts. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) évoque pour sa part un bilan de 114 morts, dont 32 enfants.

Le régime nie toute responsabilité

L’opposition désigne le régime comme responsable de cee tuerie. L’agence officielle Sana a pour sa part accusé des « groupes terroristes armés » d’avoir « incendié et fait exploser vendredi soir des maisons (…) afin de faire croire que les forces armées syriennes bombardaient la région ». « Nous réfutons totalement toute responsabilité gouvernementale dans ce massacre terroriste qui a visé les habitants », a par ailleurs déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jihad Makdissi, deux jours après un bombardement qui a fait une centaine de morts dont 32 enfants, attribué par l’opposition au régime.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et l’émissaire Kofi Annan ont condamné « dans les termes les plus forts la mort, confirmée par les observateurs de l’ONU, de dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants » à Houla, dans le centre de la Syrie, a indiqué Martin Nesirky, porte-parole de M. Ban. « Ce crime révoltant et terrible, dans lequel la force a été utilisée de manière aveugle et disproportionnée, est une violation flagrante du droit international et des engagements pris par le gouvernement syrien de cesser son recours aux armes lourdes dans les villes et la violence quelle qu’elle soit », ont encore estimé MM. Ban et Annan, ajoutant que « les auteurs de ces crimes doivent être jugés ».

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a condamné l' »atrocité » du massacre et déclaré que Washington travaillerait avec ses alliés pour accroître la pression sur le président Bachar el-Assad et ses « affidés », affirmant que leur « gouvernement par le meurtre et la peur devait se terminer ». Clinton a également affirmé que « ceux qui ont perpétré cette atrocité doivent être identifiés et doivent en rendre compte ».

Le Koweït veut une réunion d’urgence

Le Koweït a annoncé dimanche avoir l’intention, en sa qualité de président actuel de la Ligue arabe, de convoquer une réunion d’urgence de l’organisation, afin d’examiner la situation et de prendre les mesures destinées à « mettre fin à l’oppression du peuple syrien ». Le ministère koweïtien des Affaires étrangères indique avoir demandé à la communauté internationale, dans des contacts aux niveaux régional et international, d’assumer ses responsabilités face à la situation en Syrie. Les Emirats arabes unis avaient annoncé samedi avoir demandé une réunion d’urgence à la Ligue arabe.

Plus tôt, Paris, Londres et Berlin ont dénoncé cette tuerie, sans toutefois relever l’appel lancé par l’Armée syrienne libre (ASL), composée en majorité de déserteurs, à mener des « raids aériens » contre le régime de Bachar el-Assad. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, s’est également dite « consternée » par le massacre, qualifié d' »acte odieux commis par le régime » de Damas.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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