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Syrie : le projet de résolution toujours bloqué

Alors que le texte des pays européens est bloqué par l’opposition de la Chine et de la Russie, le débat a été relancé ce lundi lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité.

Lundi soir, le Conseil de sécurité de l’ONU a entamé ses consultations d’urgence consacrées à la répression sanglante menée par le gouvernement syrien contre l’opposition. Les Européens ont à nouveau demandé une ferme condamnation de ces violences.

Cette réunion a été mise à l’ordre du jour après les violences du week-end, dans lesquelles environ 140 personnes ont été tuées, principalement dans la ville de Hama, l’un des bastions de la contestation.

Un blocage de la Chine et de la Russie

La Grande-Bretagne la France, l’Allemagne et le Portugal, soutenus par les Etats-Unis, envisagent à nouveau de pousser à l’adoption d’une résolution sur la Syrie, malgré la menace de veto de la Chine et de la Russie, selon des diplomates.

L’ambassadrice américaine Susan Rice a déclaré qu’aucune décision sur une résolution n’avait été prise et qu’aucune avancée majeure n’était à attendre des discussions de lundi. « Les Européens continuent de discuter d’une résolution, nous soutenons très fortement cette initiative, et nous voulons comprendre pourquoi d’autres pays ne veulent pas faire de même », a-t-elle déclaré, en référence à la Chine et à la Russie soutenues par le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud, qui s’opposent à une action du Conseil de sécurité sur la Syrie.

Un projet européen de résolution avait été distribué aux membres du Conseil il y a deux mois, mais aucune action n’avait été décidée en raison de l’opposition de la Chine et de la Russie. Le Conseil n’était même pas parvenu à un accord sur une simple déclaration condamnant la violence.

« Une résolution serait quelque peu excessive »

L’ambassadeur russe Vitali Tchourkine, estimant qu’un terrain d’entente était possible, a laissé entendre que le Conseil de sécurité pourrait agir mardi, mais a estimé qu’une résolution stricto sensu serait « quelque peu excessive ». Avant la réunion, l’ambassadeur de Grande-Bretagne à l’Onu, Mark Lyall Grant, estimait par ailleurs, que le massacre de Hama était de nature à modifier l’attitude du Conseil de sécurité.

De sources diplomatiques, on indique que la version révisée du projet de résolution des Européens est similaire au texte initial, l’actualisant simplement avec les événements les plus récents mais ne comportant aucune référence à des sanctions contre la Syrie ni à une saisine de la Cour pénale internationale (CPI).

Le ministre de la Défense sanctionné par l’UE

Le ministre syrien de la Défense, le général Ali Habib Mahmoud, compte parmi les cinq nouvelles personnes sanctionnées par l’Union européenne pour leur rôle dans la répression contre des manifestants en Syrie, a indiqué le Journal officiel de l’UE.

Le chef de la sécurité militaire dans la ville de Hama, Mohammed Mufleh figure également sur la liste des personnes privées de visa et dont les avoirs sont gelés.

Les trois autres personnes sanctionnées par l’UE sont le général de division Tawfiq Younes, chef de la division (sécurité intérieure) des renseignements généraux, Mohammed Makhlouf, alias Abu Rami, oncle maternel du président syrien Bachar al-Assad, et Ayman Jabir, associé du frère cadet du président al-Assad, Maher al-Assad, dans le cadre de la milice Shabiha.

Au total, une trentaine de personnes dont le président Bachar al-Assad ont été sanctionnées par l’UE en raison de leur implication dans la répression.

24 morts de plus lundi

Vingt-quatre civils ont été tués lundi en Syrie dont dix après la prière du soir au premier jour du Ramadan, par les tirs des forces de sécurité, a affirmé Rami Abdel Rahmane, chef de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. « Dix martyrs sont tombés et plusieurs ont été blessés par les tirs des forces de sécurité lors des manifestations dans divers villes syriennes après la prière des Tarawih », qui a lieu tous les soirs durant le mois de Ramadan après la rupture du jeûne, a précisé M. Abdel Rahmane faisant état d’un bilan global pour la journée de vingt-quatre morts.

Le Vif.be, avec Belga et l’Express.fr

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