Sukhoi Su-25 Frogfoot russes. © Reuters

Syrie: la Russie s’oppose à un cessez-le-feu humanitaire

Le Vif

L’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, a annoncé jeudi qu’il n’y avait « pas d’accord » entre les 15 membres du Conseil de sécurité pour imposer un cessez-le-feu de 30 jours en Syrie, négocié depuis plus deux semaines.

Le diplomate, lors d’une réunion convoquée par Moscou, a dénoncé « les discours catastrophiques » déjà utilisés pour Alep fin 2016. Selon lui, ils ne correspondent pas à la situation sur le terrain.

Les Etats-Unis et la France, entre autres, se sont élevés contre la position de la Russie qui soutient Damas, en critiquant comme l’a fait l’ambassadeur français François Delattre « les attaques contre les hôpitaux » et une « situation insoutenable ».

« L’urgence sur le terrain est absolue » et « il est essentiel d’adopter rapidement » la résolution en discussion entre les 15 membres du Conseil de sécurité, a précisé le diplomate français. Il a aussi mis en garde « contre le pire », qui serait « un élargissement du conflit ».

Proposé par le Koweït et la Suède, le projet de résolution prévoit un cessez-le-feu d’un mois en Syrie, pour permettre notamment d’alléger le siège sur la Ghouta orientale et organiser des évacuations sanitaires.

Ce cessez-le-feu a été demandé le 6 février, soit il y a déjà plus de 15 jours, par les organisations de l’ONU sur le terrain, afin notamment de venir en aide aux 400.000 personnes vivant dans la Ghouta orientale, un fief rebelle dans la banlieue de Damas.

Pour éviter un veto russe lors d’un vote, les négociateurs avaient accepté il y a une semaine d’exclure du cessez-le-feu les combats contre les groupes jihadistes comme l’Etat islamique ou Al-Qaïda.

Jeudi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a souligné que son pays était prêt à un cessez-le-feu sous condition que les exclusions concernent aussi « les groupes coopérant » avec les organisations jihadistes et « attaquant des quartiers résidentiels » de la banlieue de la capitale syrienne.

Le régime syrien, soutenu par la Russie et l’Iran, estime que ce que l’Occident considère être des rebelles au pouvoir de Bachar al-Assad sont en fait des « groupes terroristes ».

Le projet de résolution dit qu’un cessez-le-feu entrerait en vigueur 72 heures après l’adoption du texte par le Conseil de sécurité. La livraison d’une aide humanitaire urgente (médicaments et nourriture) débuterait 48 heures après le début du cessez-le-feu.

Plus de 13,1 millions de Syriens ont actuellement besoin d’aide humanitaire, dont 6,1 millions de déplacés à l’intérieur du pays depuis le début de la guerre civile il y a près de sept ans. Le conflit a fait plus de 340.000 morts.

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