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Syrie : la Russie et la Chine opposent leur veto

La résolution proposée au vote du Conseil de sécurité de l’ONU pour condamner la répression syrienne, ce mardi, était pourtant minimale. Mais Moscou et Pékin ont dit non.

La Chine et la Russie, deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, ont opposé leur veto à un projet de résolution des pays occidentaux menaçant le régime syrien de « mesures ciblées » pour la répression sanglante des manifestations.

Neuf pays ont voté pour la résolution, la Russie et la Chine votant contre. La résolution n’est donc pas adoptée du fait de leur droit de veto. L’Afrique du Sud, l’Inde, le Brésil et le Liban se sont abstenus.

L’ambassadeur de France à l’ONU, Gérard Araud, a souligné que tous les efforts avaient été déployés pour trouver un compromis, en vain. « De nombreuses concessions » avaient été faites à la Russie, à la Chine et aux pays qui se sont abstenus, a-t-il ajouté.

L’ambassadeur de Russie, Vitali Tchourkine, a estimé que deux philosophies s’étaient affrontées lors des discussions au Conseil de sécurité, dont celle de la « confrontation » voulue selon lui par les pays occidentaux. « La menace de sanctions était inacceptable », a-t-il dit après le vote.

La Russie s’est par ailleurs défendue mercredi d’être l’avocate du régime syrien de Bachar al-Assad, alors qu’elle était sous le feu des critiques après avoir opposé la veille son veto à l’ONU. « Nous estimons que le poursuite des violences est tout à fait inacceptable et condamnons la répression des manifestations pacifiques », a-t-il ajouté.

« Dans le même temps, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur le fait que l’opposition radicale joue de plus en plus sur le mécontentement d’une partie de la population en Syrie et ne cache plus ses intentions extrémistes en passant à la tactique de la terreur ouverte », ajoute le ministère.

Moscou, allié de Damas qui bloquait depuis des semaines tout projet de sanctions, avait proposé à l’ONU son propre projet de résolution mettant l’accent sur la nécessité du dialogue politique en Syrie et mettant la pression aussi bien sur l’opposition que sur le régime du président syrien.

Les USA « furieux »

« Les Etats-Unis sont furieux du fait que ce Conseil ait complètement échoué » dans sa tentative de traiter « un défi moral urgent et une menace croissante à la paix régionale », a déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU Susan Rice peu après le vote.

Elle a condamné les pays qui se sont opposés à la résolution et qui, a-t-elle dit, « préféreraient vendre des armes au régime syrien ».

« Aujourd’hui, deux membres ont opposé leur veto à un texte déjà profondément amendé qui ne mentionne même pas de sanctions », a-t-elle dit en parlant de la Russie et de la Chine.

« Que je sois claire: les Etats-Unis pensent qu’il est grand temps que ce Conseil assume ses responsabilités et impose des mesures ciblées dures et un embargo sur les armes contre le régime » du président syrien Bachar al-Assad, a déclaré Mme Rice.

« Aujourd’hui, le peuple courageux de Syrie peut maintenant voir qui dans ce Conseil soutient ses aspirations à la liberté et aux droits de l’homme universels et qui ne le fait pas », a insisté l’ambassadrice.

Il s’agit du premier veto russo-chinois depuis celui qui avait bloqué des sanctions de l’ONU contre le président du Zimbabwe Robert Mugabe en juillet 2008.

Le Vif.be, avec Belga

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