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Syrie : « la majorité des rebelles est très loin de penser démocratie »

Le Vif

Les rebelles syriens croyant dans la démocratie et partisans d’un état laïc sont aujourd’hui « minoritaires », a affirmé mardi à Paris le chef de la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie, Paulo Pinheiro, qui doit remettre la semaine prochaine un rapport qu’il a qualifié de « terrifiant ».

« Aujourd’hui la majorité des rebelles est très loin de penser démocratie. Ils ont d’autres inspirations », a déclaré à des journalistes Paulo Pinheiro, président de la commission d’enquête internationale et indépendante de l’Onu, créée en 2011 pour enquêter sur les violations des droits de l’homme en Syrie.

« Les combattants démocratiques historiques, qui véritablement croyaient dans la mosaïque syrienne, l’Etat laïc, l’Etat pour tous, aujourd’hui sont minoritaires », a-t-il ajouté à l’issue d’une audition à huis clos devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française.

La commission présidée par Paulo Pinheiro, créée par le Conseil des droits de l’homme de l’Onu, doit rendre mardi prochain son cinquième rapport. Ce rapport est « terrifiant », a jugé M. Pinheiro, tandis que la magistrate suisse Carla Del Ponte, membre de la commission, évoquait des crimes « d’une cruauté incroyable ». « Je n’ai jamais vu ça, y compris en Bosnie », a ajouté Mme Del Ponte, ancien procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), pour qui le rapport dénoncera, comme les précédents, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, « commis des deux côtés ».

Les islamistes, qu’ils soient indépendants, salafistes, affiliés aux Frères musulmans, ou jihadistes, ont pris de plus en plus d’importance au sein des groupes rebelles.

Et le Front Al-Nosra, en première ligne dans le combat contre le régime syrien, a notamment annoncé le 10 avril son allégeance au chef d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri.

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