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Syrie: la coalition internationale aurait bombardé l’armée syrienne

La coalition internationale contre le groupe État islamique a indiqué samedi avoir bombardé ce qu’elle pensait être une position de combat djihadiste en Syrie, mais elle a mis fin à cette opération dès que Moscou l’a prévenue qu’il s’agissait peut-être de militaires syriens.

« Plus tôt aujourd’hui un avion de la coalition a effectué un bombardement au sud de Deir Ezzor, en Syrie », a indiqué samedi un communiqué du commandement des forces américaines au Moyen-Orient (Centcom).

« Les forces de la coalition pensaient qu’elles frappaient une position de combat de l’EI qu’elles suivaient depuis un certain temps avant le bombardement. La frappe a été arrêtée immédiatement quand les responsables de la coalition ont été informés par des responsables russes qu’il était possible que du personnel et des véhicules ciblés faisaient partie de l’armée syrienne », explique le Centcom.

Celui-ci précise que la frappe aérienne s’est produite dans une zone où la coalition avait déjà bombardé par le passé. Les Russes avaient été informés au préalable de cette frappe, une démarche « de courtoisie professionnelle » pour ne pas risquer d’incident entre appareils de la coalition et avions russes au-dessus de la Syrie, mais qui n’est pas obligatoire.

« La Syrie est un théâtre d’opérations complexe avec différentes forces militaires et milices agissant dans un périmètre proche, mais la coalition ne ciblerait jamais intentionnellement une unité militaire syrienne », affirme encore le Centcom. « La coalition va se pencher sur les circonstances de cette frappe et voir si des leçons peuvent en être tirées. »

Damas et Moscou avaient accusé plus tôt dans la journée la coalition internationale menée par les Etats-Unis d’avoir mené ce bombardement meurtrier. Selon l’observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), cette frappe a tué au moins 80 soldats syriens, Moscou donnant un bilan de 62 morts.

Ce bombardement intervient au cinquième jour d’une fragile trêve issue d’un accord entre les Etats-Unis et la Russie pour tenter de trouver une solution à la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et a fait plus de 300.000 morts.

Canular et colère

Après les frappes de la coalition menée par les Etats-Unis, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence aux alentours de 01H30 (heure belge) à la demande de la Russie. Mais l’ambassadeur russe auprès des Nations Unies a quitté la réunion en signe de protestation contre les déclarations américaines qualifiant de « canular de la Russie » la convocation de l’aréopage.

« Je n’avais encore jamais vu un tel manque de tact de la part des Américains », a déclaré l’ambassadeur russe Vitaly Churkin en quittant la réunion.

Selon le diplomate, son homologue américaine Samantha Power a indiqué « ne pas être intéressée » par ce qu’il avait à expliquer, car la réunion n’était qu’un « canular ». Le représentant du Kremlin a dès lors quitté la réunion en colère.

La Russie voulait demander des explications à Washington pour le bombardement des troupes du régime syrien par la coalition survenue samedi. Une soixantaine de soldats ont été tués lors de cette frappe.

Washington a exprimé ses regrets pour cet incident, mais a également fustigé le comportement de Moscou, parlant de « moralisme », de « mise en scène » et de « cynisme ».

« La réunion de ce soir est une diversion par rapport à ce qui se passe sur le terrain en Syrie », avait estimé Mme Power, indiquant que jamais la Russie n’avait demandé de convocation du conseil pour les violences perpétrées par le régime Assad contre les populations civiles.

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