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Syrie: Homs sous les bombes

Les forces syriennes bombardaient sans répit dimanche la ville rebelle de Homs et menaient des opérations sécuritaires dans de nombreuses autres villes du pays pour étouffer la révolte, au moment où le régime organisait un référendum sur une nouvelle Constitution, selon une ONG.

Dans la ville de Homs (centre), dévastée par plus de trois semaines de bombardements sans relâche, plusieurs obus sont tombés sur le quartier antirégime de Baba Amr, où sont toujours bloqués deux journalistes occidentaux blessés, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Des explosions ont également secoué les quartiers de Karm al-Zeitoun, et des tirs intensifs sont entendus dans les quartiers de Bab Sbaa et Hamidiyeh à Homs, selon l’OSDH. En outre, plusieurs explosions ont secoué la ville de Deir Ezzor (est), où les forces de sécurité menaient de nouvelles perquisitions à la recherche de militants antirégime, selon l’ONG. Neuf personnes ont été arrêtées.
Dans la ville de Deraa, berceau de la contestation dans le sud, des affrontements avaient lieu tôt le matin entre forces régulières qui utilisaient l’artillerie lourde et militaires dissidents, a ajouté l’OSDH.
De même à Hama (centre) et Idleb (nord-ouest), le bruit des explosions et des tirs était entendu par intermittence. La veille, près de 100 personnes ont été tuées dans les violences en Syrie, dont 72 civils tués par les troupes régulières et 23 membres des forces du régime lors d’affrontements avec des déserteurs, selon l’OSDH.

Aucun blessé ne sera évacué

L’attente, encore. Aucune évacuation de blessés du quartier de Baba Amr, à Homs, n’aura lieu samedi, malgré les tentatives de négociations menées par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant rouge arabe syrien (CRAS), avec les autorités et les opposants syriens. « Les négociations du CICR et du CRAS avec à la fois les autorités syriennes et les groupes d’opposition à Homs, qui ont commencé samedi matin, n’ont pas abouti à des résultats concrets aujourd’hui », a affirmé le porte-parole du CICR à Damas Saleh Dabbakeh. « Il n’y aura donc pas, malheureusement, d’évacuation d’urgence aujourd’hui », a-t-il ajouté, précisant toutefois que le CICR et le CRAS « continueront à négocier avec les autorités et l’opposition pour tenter d’entrer à Baba Amr afin de mener une opération d’évacuation ».

Des journalistes blessés toujours retenus

Vendredi, le CICR et le CRAS ont réussi pour la première fois à évacuer sept blessés et vingt femmes et enfants malades de Baba Amr, pilonné depuis trois semaines par l’armée, mais pas les deux journalistes occidentaux tués et deux autres reporters blessés.
L’Américaine Marie Colvin, grand reporter du Sunday Times, et le Français Rémi Ochlik, photographe à l’agence IP3 Press, ont été tués mercredi dans un appartement transformé en centre de presse à Baba Amr. La journaliste française Edith Bouvier et le photographe indépendant britannique Paul Conroy ont été blessés dans ce même bombardement, et ont appelé dans des vidéos à leur évacuation au plus vite de Baba Amr pour recevoir des soins.

LeVif.be avec Belga

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