Des MiG-29 et des Sukhoi Su-27 russes © Reuters

Syrie: États-Unis et Russie signent un protocole d’accord pour éviter les incidents aériens

La Russie et les États-Unis ont signé mardi un protocole d’accord visant à empêcher des incidents entre les avions des deux pays dans le ciel syrien, a annoncé le Pentagone.

Un vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov, a également annoncé de son côté la signature de ce memorandum, selon les agences de presse russes.

« Avec les signatures d’aujourd’hui, ce protocole d’accord est à présent entré en vigueur », a déclaré Peter Cook, porte-parole du Pentagone. « Le document a été signé un peu plus tôt dans la journée » de mardi.

« Le mémorandum contient un nombre de règles et de restrictions visant à empêcher des incidents entre les avions russes et américains » qui effectuent, dans le cadre d’opérations différentes, des frappes aériennes contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie, a aussi souligné M. Antonov, cité par l’agence publique Ria-Novosti.

Lorsqu’elle a commencé à bombarder en Syrie le 30 septembre, la Russie a réclamé des pourparlers de « deconfliction », un terme anglais qui peut se traduire en français par l’échange d’informations pour éviter un incident entre aéronefs de deux pays différents intervenant sur un même théâtre militaire.

La coalition d’une soixantaine de pays menée par les États-Unis a débuté ses frappes aériennes contre l’EI en Syrie en septembre 2014, quelques semaines après avoir commencé à faire de même en Irak.

La Russie affirme qu’elle cible également l’EI et d’autres groupes « terroristes », mais le Pentagone soutient qu’elle vise des rebelles qui combattent les forces loyales au président syrien Bachar al-Assad.

Jusqu’à présent, il n’y a pas eu d’incident majeur dans le ciel syrien mais, d’après des responsables américains de la Défense, des avions de la coalition ont été contraints de changer de cap pour éviter de se retrouver dans la même zone que des appareils russes.

L’armée russe dit avoir bombardé 60 cibles « terroristes » en 24 heures

L’armée russe a par ailleurs annoncé mardi avoir bombardé 60 cibles des groupes « terroristes » en Syrie ces dernières 24 heures, notamment des positions du Front Al-Nosra, la branche d’Al-Qaïda en Syrie, et du groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Les avions russes, qui ont fait 55 sorties, ont effectué des bombardements dans les provinces de Hama (centre), d’Idleb (nord-ouest), de Lattaquié (ouest), d’Alep (nord-ouest), de Deir Ezzor (est) et dans la région de la capitale, Damas, a indiqué le ministère russe de la Défense.

Au total, 19 postes de commandement et deux entrepôts de munitions, ainsi que 29 positions d’artillerie ont été détruits à la suite des frappes aériennes russes en dernières 24 heures, selon un communiqué.

« Les militants (des groupes « terroristes ») sont accablés par les grosses pertes qu’ils subissent, et les cas de désertion sont fréquents », affirme l’armée russe. « Leurs chefs cherchent à combler ces pertes (…) et, selon les services de renseignement syriens, l’arrivée d’un grand nombre de mercenaires étrangers a été constatée dans la province d’Idleb », poursuit le communiqué.

Depuis le 30 septembre, l’aviation russe dit frapper quotidiennement des dizaines de cibles « terroristes » en Syrie, avec l’accord du régime de Damas, dont la Russie est le principal allié. Elle affirme viser le groupe djihadiste État islamique (EI) et le Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.

Les Occidentaux l’accusent pour leur part de viser quasi exclusivement des provinces où les forces gouvernementales mènent des offensives contre l’opposition considérée comme modérée, et où l’EI n’est pas présent.

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