À Douma, à l'est de la capitale Damas. © AFP/Abd Doumany

Syrie: Douma, la future Alep ?

Un déluge de feu s’est abattu lundi sur une ville rebelle près de la capitale Damas où les habitants craignent de subir le même sort que la ville d’Alep qui fait actuellement l’objet d’une offensive dévastatrice du régime soutenu par la Russie.

Une dizaine de frappes aériennes et de tirs au mortier ont visé la ville de Douma, dans la région de la Ghouta orientale, bastion des insurgés à l’est de Damas, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Ces bombardements s’inscrivent dans le cadre d’une offensive gouvernementale lancée il y a cinq mois et qui a rogné progressivement le territoire contrôlé par la rébellion dans cette région, a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.

Soutenues par des milices libanaise, afghane ou même iranienne, les forces loyalistes se situent désormais à trois km à l’est de Douma, la plus grande ville rebelle de cette région.

Selon le correspondant de l’AFP sur place, au moins 10 frappes ont été menées sur la ville dans la seule matinée de lundi, entraînant la fermeture des écoles à peine une semaine après la rentrée des classes.

Ce regain de bombardements fait craindre, parmi la population, une opération terrestre pour chasser tous les rebelles de la zone, comme celle en cours à Alep.

Avec l’aide la Russie, le régime syrien a lancé le 22 septembre une offensive de grande envergure pour reprendre le contrôle total de la métropole septentrionale d’Alep, divisée depuis 2012. Plus de 220 personnes y sont mortes depuis le début de l’opération selon l’OSDH.

« Les gens ne savent pas ce qui va leur arriver (…). On pourrait devenir comme Alep-Est », confie Mohammad, un activiste de Douma, en référence aux quartiers contrôlés par les insurgés, visés quotidiennement par les avions du régime syrien ou de son allié russe.

Comme d’autres habitants, il se « prépare au pire ». Ils s’affairent à aménager des abris souterrains et font des réserves de matériel médical.

Douma, assiégée par l’armée syrienne depuis 2013, est le bastion du puissant groupe rebelle Jaïch al-Islam.

En juin, des ONG avaient pu entrer dans le bastion rebelle pour la première fois en trois ans, livrant vivres et médicaments à la population.

L’idée d’une offensive militaire du régime sur Douma suscite l’inquiétude parmi le personnel médical qui manque cruellement d’équipement.

« Les entrepôts où nous stockons le matériel médical sont quasiment vides », s’est alarmé le médecin Mohammad Abou Salem.

Le conflit syrien a fait plus de 300.000 morts depuis 2011 et engendré la plus grande crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.

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