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Syrie : « des niveaux sans précédent de souffrance »

Le Vif

La situation en Syrie a atteint des « niveaux sans précédent de souffrance », a déploré mardi le Comité international de la Croix Rouge (CICR), qui doit toujours surmonter des difficultés pour accéder à certaines zones comme Alep, Deir Ezzor et Idlib.

« La souffrance des hommes, des femmes et des enfants a atteint des niveaux sans précédent dans le pays », indique le CICR dans un communiqué. Alors que la situation humanitaire continue de se détériorer en Syrie, l’organisation basée à Genève estime que « rien ne laisse présager une fin prochaine des combats ».

Malgré tout, le CICR et le Croissant Rouge arabe syrien poursuivent leurs efforts pour apporter une assistance aux victimes du conflit. « Routes bloquées, infrastructures endommagées et combats violents, voilà quelques-uns des obstacles que nous devons contourner pour atteindre les personnes qui ont besoin d’une assistance. Parfois, cela signifie que nous devons trouver d’autres voies d’accès ou profiter d’une brève accalmie dans les combats », explique le responsable de la logistique du CICR en Syrie, Edwin Gilmore.

Les dures conditions climatiques en Syrie début janvier ont, en outre, exacerbé les souffrances des déplacés et compliqué l’acheminement des secours, pointe le CICR.

Les violences en Syrie ont fait 50.009 morts, depuis le début de la révolte populaire contre le régime du président Bachar al-Assad il y a 22 mois, a rapporté dimanche l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). En outre, plus de 700.000 Syriens ont désormais fui dans les pays voisins, selon les derniers chiffres du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) publiés mardi.

Brahimi : le Conseil de sécurité doit agir

La Syrie est « détruite petit à petit » par le conflit entre gouvernement et opposition armée et le Conseil de sécurité doit agir d’urgence, a affirmé mardi le médiateur international Lakhdar Brahimi. « Le Conseil ne peut se contenter de dire ‘Nous sommes divisés, donc attendons des jours meilleurs’, ils (les membres du Conseil) doivent se saisir de ce problème maintenant », a-t-il déclaré à la presse après avoir rendu compte au Conseil de sa mission.

« Si on exerce un peu plus de pression (sur les protagonistes du conflit), il y aura peut-être un peu plus de progrès », a-t-il estimé. Il a suggéré notamment que le Conseil « lève l’ambiguïté » contenue dans la déclaration de Genève sur le sort à réserver au président Bachar al-Assad dans une transition politique.

Selon lui, le gouvernement de transition prévu par la déclaration de Genève « doit avoir les pleins pouvoirs exécutifs c’est-à-dire que tous les pouvoirs de l’Etat doivent aller à ce gouvernement », ce qui écarterait de fait le président Assad.

Les Occidentaux et l’opposition syrienne réclament le départ d’Assad alors que la Russie refuse de l’envisager a priori. Moscou et Pékin ont mis leur veto à trois reprises à des résolutions occidentales visant à faire pression sur Damas depuis le début de la crise en mars 2011.

Devant le Conseil, M. Brahimi a peint un tableau très noir du conflit en Syrie, selon des diplomates présents, déclarant qu’il avait atteint « des niveaux d’horreur sans précédent » et était en train de « briser » le pays.

Le médiateur a aussi constaté qu’il n’y avait « pas de progrès » dans les efforts de paix menés en Syrie.

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