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Syrie: des combats sans précédents dans la région côtière de Banias

Des combats meurtriers ont eu lieu jeudi pour la première fois entre l’armée syrienne et les rebelles aux abords de la ville de Banias, dans le nord-ouest de la Syrie, à majorité alaouite, communauté dont est issu le président Bachar al-Assad.

Les combats dans la région côtière de Banias, les premiers depuis le début de la révolte contre le régime en mars 2011, ont eu lieu notamment à Bayda, un des villages sunnites bordant le sud de la ville, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

« Au moins sept soldats ont été tués et 20 autres ont été blessés dans les combats entre rebelles d’une part et l’armée et les forces pro-régime alaouites d’autre part qui assiègent Bayda depuis ce matin », indique l’OSDH, parlant des « premiers (combats) du genre dans la région de Banias ».

L’agence officielle Sana a rapporté elle que l’armée « a tué des terroristes dans les villages de Mirqab et Bayda ainsi que dans le quartier (sunnite) de Ras el Nabah » à Banias. L’OSDH fait en outre état d' »exécutions sommaires » à Bayda commises par l’armée et des milices pro-régime, à l’arme blanche et avec des armes à feu, disant craindre un « massacre ».

La région de Banias est majoritairement alaouite avec une population sunnite dans les villages bordant le sud de la ville. Les rebelles sont eux en grande majorité sunnites. Les trois principales villes de la côte, Banias, Lattaquié et Tartous, et leurs régions, représentent le « pays alaouite » d’où est issu M. Assad et des analystes avancent le scénario d’un repli du président syrien vers ce réduit en cas de la chute de son régime. Plus à l’est, l’armée, appuyée d’officiers iraniens et du mouvement chiite libanais Hezbollah, resserrait l’étau autour des rebelles à Homs (centre), selon l’OSDH.

Ban Ban Ki-moon discute du sort de Lakhdar Brahimi avec les grandes puissances

Alors qu’aucune issue au conflit n’est en vue en raison des divisions au sein de la communauté internationale, des diplomates ont affirmé que Lakhdar Brahimi devrait démissionner prochainement de son poste d’envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue arabe, des propos cependant tempérés par un de ses collaborateurs.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a reçu jeudi matin les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité pour évoquer la situation en Syrie et le sort du médiateur Lakhdar Brahimi, ont indiqué des diplomates. L’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe est, selon certains diplomates à l’ONU, sur le point de démissionner. Un collaborateur de M. Brahimi a indiqué que celui-ci envisage de démissionner mais ne prendra pas de décision avant la mi-mai.

Le porte-parole de l’ONU Martin Nesirky a confirmé l’entretien de M. Ban avec les réprésentants des cinq grandes puissances (Etats-Unis, France, Russie, Chine, Royaume Uni) mais a refusé de dire si M. Brahimi avait déjà averti l’ONU et la Ligue arabe de sa décision. Selon M. Nesirky, la discussion a porté sur « les efforts diplomatiques possibles pour mettre fin au conflit », la mission d’enquête de l’ONU sur l’utilisation éventuelle d’armes chimiques dans ce conflit ainsi que sur « la situation humanitaire en constante aggravation en Syrie et dans les pays voisins ».

L’ambassadeur britannique à l’ONU Mark Lyall Grant a confirmé à des journalistes que le sort de M. Brahimi avait été évoqué. Mais cette réunion avec M. Ban « n’était pas uniquement consacrée à Brahimi », a-t-il ajouté.

Les cinq membres permanents du Conseil souhaitent tous que M. Brahimi, un diplomate algérien âgé de 79 ans, poursuive sa mission malgré l’impasse des efforts de médiation qu’il a entrepris depuis sa nomination en août 2012. Il avait alors succédé à Kofi Annan, lui-même démissionnaire.

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