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Syrie : Ankara et Washington promettent une aide logistique aux opposants

La Turquie et les Etats-Unis ont annoncé l’envoi d’une assistance  » non militaire  » aux opposants syriens. De son côté, Ankara multiplie les initiatives pour renforcer l’isolement du régime de Bachar al-Assad.

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, et le président américain, Barack Obama, se sont rencontrés en marge du sommet sur la sécurité nucléaire qui se tient en ce moment à Séoul, en Corée du Sud. La Maison-Blanche a annoncé que la Turquie et les Etats-Unis ont décidé de fournir une aide « non militaire » – des outils de transmission et de communication ainsi que du matériel médical- aux groupes d’opposition syriens et aux populations civiles.

Les modalités de l’acheminement de cette aide seront étudiées lors de la deuxième réunion des « Amis de la Syrie » le 1er avril, à Istanbul, a précisé Erdogan. Le gouvernement turc multiplie les appels à l’ouverture d’un corridor humanitaire depuis plusieurs semaines.

Ankara ferme son ambassade à Damas

La Turquie a également fermé son ambassade à Damas ce lundi rapporte l’AFP, citant une source diplomatique turque. C’est le quatorzième pays à prendre cette décision, à la suite de six Etats européens, dont la France, des Etats-Unis et des monarchies de la Péninsule arabique.

Questionné sur l’éventualité d’une intervention armée, le Premier ministre turc a déclaré que l’approche était « différente » de celle qui a prévalu en Libye. « [Les Etats-Unis] ne sont pas favorables à une intervention militaire dans un premier temps, a-t-il déclaré. Ils sont convaincus que les différentes rencontres avec la Russie, la Chine et l’Iran porteront leurs fruits ».

Erdogan à Téhéran mercredi

En visite officielle en Iran mercredi, Erdogan devrait aborder le dossier syrien avec le président Mahmoud Ahmadinejad. Selon plusieurs médias turcs, il s’efforcera de convaincre Téhéran de cesser de soutenir Damas. L’Iran est soupçonné de fournir des armes et des fonds au régime de Bachar al-Assad, au bord de l’asphyxie. En échange, Ankara proposerait une médiation sur la question du nucléaire iranien. Les Etats-Unis et l’Iran ont d’ores et déjà été invités à une table ronde à Istanbul.

Ancienne alliée de la Syrie, la Turquie est désormais au premier rang des pays à appeler au départ du régime de Damas. 17 000 personnes s’y sont réfugiées depuis le début de la répression qui a coûté la vie à plus de 9000 personnes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. De nombreux camps de réfugiés ont été ouverts dans les régions de Gaziantep et d’Iskenderun, dans le sud du pays. Ankara estime à 100 000 le nombre de Syriens qui pourraient franchir la frontière, longue de 910 km, si la répression se poursuit.

Gokan Gunes, L’Express.fr

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