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Syrie: Ankara demande le déploiement des missiles Patriot

L’armée syrienne a mis mercredi fin à plusieurs semaines de siège autour de sa base de Cheikh Souleimane dans le nord, en grande partie tenu par les rebelles et proche de la Turquie qui a officiellement demandé à l’Otan de déployer des Patriot sur son sol.

Les insurgés ont tiré pour la première fois un mortier sur le quartier des ambassades à Damas, semant la panique parmi les habitants qui jusqu’ici entendaient la guerre sans la voir.

Au moins 25 insurgés ont péri dans les combats autour de Cheikh Souleimane, à environ 25 km au nord-ouest d’Alep (nord), notamment parce que les abords de la base étaient minés et parce que l’aviation a mené des bombardements, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Cheikh Souleimane est désormais le seul obstacle à la « libération » quasi-complète d’une large zone allant de la frontière turque jusqu’à Alep par les rebelles qui ont pris il y a trois jours une autre base de la région, la Base 46, depuis laquelle le régime bombardait les localités environnantes.

Mercredi, les rebelles s’organisaient sur cette immense base, mettant notamment la main sur une quinzaine de chars et de blindés de fabrication soviétique, des armes et des munitions qu’ils ont ensuite ramenés dans leurs bases-arrières proches de la frontière turque.

Face au risque de débordement du conflit, l’Otan a annoncé avoir reçu une demande formelle de la Turquie pour le déploiement de missiles de défense anti-aérienne Patriot. « Les Alliés vont en discuter sans délai », a indiqué le secrétaire général de l’Alliance, Anders Fogh Rasmussen. Les Etats-Unis se sont dits plutôt favorables à cette demande et l’Otan pourrait donner son feu vert dès mercredi soir au cours d’une réunion prévue à son siège de Bruxelles.

Sur le plan diplomatique, la nouvelle Coalition de l’opposition a obtenu un nouveau succès, Londres l’ayant reconnue comme « seul représentant légitime du peuple syrien », comme l’ont déjà fait Ankara, Rome, les monarchies du Golfe et la France.

Un dirigeant de la Coalition, Georges Sabra, a réclamé un « plan Marshall » pour la Syrie affirmant avoir besoin d’environ 60 milliards de dollars pour éviter un effondrement de l’économie après la chute du régime.

Selon un bilan provisoire de l’OSDH, les violences ont fait 37 morts mercredi, au lendemain de la mort de 117 personnes. Plus de 39.000 personnes ont péri depuis le début du conflit en mars 2011.

Levif.be avec Belga

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