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Super Tuesday : mathématiquement, rien n’est joué

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Le « Super Tuesday » a consacré Hillary Clinton et Donald Trump. Malgré leur avance, rien n’est joué. Du moins, mathématiquement.

Ce 1er mars, les électeurs de douze Etats des Etats-Unis ont voté pour leur candidat favori lors des primaires démocrates et républicaines. C’est bien entendu un moment-clé : les candidats qui s’imposent lors de ce Super Tuesday prennent une bonne longueur d’avance sur leurs concurrents. Cependant, bien que symbolique et importante, cette étape ne permet pas encore avec certitude de désigner les candidats démocrates et républicains qui seront investis de la course à la Maison Blanche. En effet, les habitants d’une trentaine d’États devront encore voter jusqu’au mois de juin.

Certains candidats, comme Hillary Clinton et Donald Trump, sont déjà bien partis et on imagine mal aujourd’hui la victoire leur échapper. Pourtant, mathématiquement, rien n’est joué, explique le Huffington Post.

Répartition des délégués

En effet, pour gagner les primaires de son parti, un candidat doit remporter la majorité des délégués répartis dans les différents Etats du pays. Les Etats les plus peuplés, comme la Californie ou la Floride, ont un plus grand nombre de délégués. Et inversement pour les Etats moins peuplés.

Lors du Super Tuesday de cette année, les voix de 1017 délégués sont en jeu côté démocrates (sur 4763) et 661 côté républicains (sur 2472). Un nombre non négligeable, mais qui ne représente qu’un quart des délégués disponibles sur l’ensemble des Etats-Unis. La situation de cette année est d’ailleurs bien différente et bien moins tranchée que celle de 2008, où 24 Etats votaient simultanément lors du Super Tuesday, rappelle le HuffPost.

Impossible cette année de remporter assez de délégués pour être certain de gagner l’investiture de son parti. Mais les vainqueurs des différents États gagnent en popularité et en crédibilité, et profitent ainsi d’une avance considérable.

Votes proportionnels et « winner-takes-all »

Les délégués par Etat sont conférés aux candidats proportionnellement aux résultats des votes, d’où l’intérêt pour le vainqueur de gagner avec le pourcentage le plus élevé possible afin de distancer les rivaux. Les autres candidats entretiendront l’espoir de rester dans la course, mais peut-être plus pour longtemps. Entre le 2 et 12 mars, une nouvelle dizaine d’Etats seront appelés aux urnes, toujours avec le système de votes proportionnels.

Viendra ensuite la date fatidique du 15 mars pour les républicains, à partir de laquelle certains Etats suivront la règle du « winner-takes-all », c’est-à-dire que le vainqueur de l’Etat remporte l’ensemble de ses délégués. Un moyen pour les candidats à la traîne comme Marco Rubio et Ted Cruz de refaire leur retard, ou pour Donald Trump de s’éloigner quasi définitivement. A la fin du mois de mars, 62% des délégués auront été distribués. Plus le temps passe, plus ce sera difficile pour ses rivaux de le rattraper.

Rien n’est joué donc, mais Clinton et Trump ont la tradition de leur côté. En effet, le Super Tuesday a toujours été remporté par les candidats qui ont obtenu à terme l’investiture de leur parti, sauf l’année de sa création en 1988.

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