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Steve Jobs, le cerveau d’Apple

Le groupe américain Apple a annoncé la démission de Steve Jobs, co-fondateur et président historique de la société. L’entreprise perd ainsi son emblématique leader. Portrait d’un visionnaire de l’informatique.

« J’ai toujours dit que s’il venait un jour où je ne pourrais plus remplir mes devoirs et les attentes en tant que directeur d’Apple, je serais le premier à le faire savoir », écrit Steve Jobs dans une lettre au conseil d’administration avant d’annoncer clairement : « Je démissionne donc en tant que directeur général d’Apple ». À 56 ans, et en mauvaise santé, le cofondateur du groupe informatique américain Apple lâche les rênes de son entreprise. Il conserve néanmoins la tête du conseil d’administration de la société, qui a nommé Tim Cook, le second de Steve Jobs, pour lui succéder. Retour sur un parcours d’un pionnier de la micro informatique.

Du garage à la Bourse

Nombre de grandes innovations informatiques sont nées dans un garage, on peut citer Facebook et Microsoft. Le géant à la pomme ne fait pas exception… À 21 ans, Steve Jobs, accompagné de son comparse Steve Wozniak, fonde la société Apple Computer. Tous deux créent leur premier ordinateur dans le garage des parents adoptifs de Jobs, en Californie. Apple I voit le jour en 1976, suivi un an plus tard de son successeur Apple II. Mais le véritable succès ne viendra qu’au lancement de Macintosh quelques années plus tard, en 1984.

L’entreprise entre rapidement en Bourse après sa création, faisant de ses deux fondateurs des millionnaires. Une histoire qui s’est si souvent répétée dans la Silicon Valley…

La « traversée du désert »

En 1985, les luttes de pouvoir au sein d’Apple amènent John Sculley (que Steve Jobs avait débauché de chez Pepsi pour diriger Apple) a évincer Steve de son poste. C’est alors qu’après une brève remise en question, l’homme fort de l’informatique se lance dans une nouvelle aventure : NeXT Computer. Avec le même acharnement que pour Apple, Steve Jobs tente de créer le successeur de l’ordinateur personnel de l’époque, sans parvenir au succès espéré…

C’est également à cette époque que Steve Jobs crée et investit dans le studio d’animation Pixar, connu pour Toy Story (1996), Le Monde de Nemo (2003), Cars (2006), Ratatouille (2007) et Là-Haut (2009), pour ne citer que les plus grands…

Retour au bercail

En grande difficulté dans le milieu des années 90, le groupe Apple tente un dernier coup de poker et rachète NeXT. Le PDG de l’époque, Gil Amelio attribue à l’enfant prodigue le rôle de « conseiller spécial ». Steve Jobs va très rapidement en profiter pour reprendre sa place de patron d’Apple, d’abord en tant que PDG par interim. Il devient officiellement directeur général en 2000.

Aujourd’hui, le conseil d’administration commente l’annonce de la démission du légendaire visionnaire : « La vision et le leadership extraordinaire de Steve ont sauvé Apple et l’ont guidé vers sa position de compagnie de technologies la plus innovante et de plus forte valeur dans le monde ». « Steve a apporté des contributions innombrables au succès d’Apple et a attiré et inspiré des employés immensément créatifs et une équipe de direction de classe mondiale », a-t-il ajouté.

La forte personnalité de Steve Jobs, que certains qualifient de très autoritaire, lui a permis de mener d’une main de fer son entreprise et de lui faire gagner en notoriété dans le milieu informatique en lançant l’iPod, l’iPhone et plus récemment l’iPad.

Une santé défaillante

C’est probablement la santé fragile de Steve Jobs qui l’aurait poussé à démissionner, même s’il ne l’a pas dit ouvertement. Depuis 2004, il enchaine les congés maladies au sein de la direction d’Apple. Souffrant d’une tumeur pancréatique rare, il apparait très affaibli. Malgré ses différentes tentatives de rassurer son public, Steve Jobs doit bénéficier en 2009 d’une greffe de foie. En début de 2011, il annonce un nouveau congé maladie, sans date de fin. Il ne reviendra finalement pas officiellement au poste de directeur général, occupé depuis quelques mois par le directeur opérationnel du groupe et second de Steve Jobs, Tim Cook.

La personnalité du visionnaire de l’informatique et Apple sont indissociables dans la tête des clients et investisseurs. A tel point que chaque annonce de faiblesse du charismatique PDG fait chuter les actions d’Apple en Bourse et grimper celles de ses concurrents, comme ce fut le cas ce matin.

Am.R. (stg)

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