© AFP/Aris Messinis

SOS Méditerranée appelle les pays de l’UE à « prendre leurs responsabilités »

La présidente de l’ONG SOS Méditerranée, Sophie Beau, a appelé lundi « l’ensemble des pays européens à prendre leurs responsabilités » pour accueillir les 141 migrants secourus vendredi par l’Aquarius dans les eaux internationales au large de la Libye.

L’Aquarius a quitté dimanche la zone des secours et se trouvait lundi « en position entre Malte et l’île italienne de Lampedusa », a précisé Mme Beau à l’AFP.

Vendredi, le navire affrété par SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF) a secouru 141 personnes à bord de deux barques en bois, dont une moitié de mineurs et plus d’un tiers de femmes.

Ces deux opérations ont eu lieu dans la zone de coordination des garde-côtes libyens, mais selon Mme Beau, ces derniers ont demandé à l’Aquarius de se tourner vers d’autres gardes-côtes pour trouver un port sûr où débarquer les migrants.

« La Libye n’est pas un port sûr », a insisté Mme Beau, alors que l’ONU dénonce régulièrement les détentions arbitraires, extorsions et violences subies par une partie des migrants ramenés en Libye par les garde-côtes libyens.

Selon l’ONG, Malte et l’Italie ont déjà opposé un refus.

« Propriété allemande, loué par une ONG française, équipage étranger, dans les eaux maltaises, battant pavillon de Gibraltar: l’Aquarius peut aller où il veut mais pas en Italie! Stop aux trafiquants d’êtres humains et à leurs complices, ports fermés et coeurs ouverts », a réagi sur Twitter le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini (extrême droite).

Son collègue en charge des garde-côtes, Danilo Toninelli, a ajouté, en référence au pavillon de Gibraltar du navire: « A ce stade, il faut que le Royaume-Uni assume ses responsabilités ».

Mais pour Mme Beau, la responsabilité est partagée: « On demande à l’ensemble des Etats européens de trouver une solution. On les appelle à prendre leurs responsabilités pour trouver un port sûr en Méditerranée ».

« Des rescapés ont raconté que cinq navires leur étaient passés devant sans s’arrêter. Et aujourd’hui il n’y a aucun navire sur la zone de détresse, nous sommes très inquiets ».

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