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Sommet UE : les recommandations acceptées, malgré les réserves belges

Les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 ont entériné jeudi soir les recommandations de la Commission européenne aux Etats membres, malgré les réserves formulées par plusieurs d’entre eux, dont le Premier ministre belge Elio Di Rupo. Cette adoption marque l’aboutissement d’un semestre de coordination économique, un exercice qui suscite la controverse en Belgique.

Le semestre européen vise à pousser les Etats membres à mieux coordonner leurs politiques économiques et budgétaires à travers un parcours de six mois. En début d’année, la Commission européenne arrête avec les Etats membres les grandes priorités, avant de leur adresser des recommandations individuelles, qu’ils doivent approuver en commun. Le seconde moitié de l’année est censée être consacrée à la mise en oeuvre.

Les recommandations adressées en mai à la Belgique suscitent la polémique au sein de la majorité, la droite du gouvernement appelant à leur application intégrale, la gauche s’insurgeant contre les attaques à l’indexation des salaires. Si le débat continue de faire rage par médias interposés, les partenaires de la coalition ont convenu d’une position de compromis face aux institutions européennes. La Belgique ne s’est pas opposée à l’adoption des recommandations dans les différents Conseils européens où elles ont été débattues (Emploi, Finances…), mais elle a introduit une déclaration unilatérale pour contester certains points.

Sur l’âge légal de la retraite, que la Commission voudrait voir lié à l’espérance de vie, la déclaration précise que le gouvernement entend surtout s’attaquer à l’âge effectif du départ à la pension.

Sur l’index, la Belgique souligne qu’elle « veillera à ce que la progression des salaires reflète les développements dans la productivité et la compétitivité », mais elle « estime que la recommandation telle qu’elle est formulée est trop prescriptive ».

Réserves Jeudi soir, au sommet européen, Elio Di Rupo et plusieurs de ses homologues européens ont réitéré leurs réserves. Comme la Belgique, Chypre, le Luxembourg et Malte ont un système d’indexation des salaires qu’ils n’entendent pas abandonner. La Bulgarie a également formulé des remarques.

Selon une source diplomatique, le Premier ministre belge se serait montré actif dans le débat, intervenant à trois reprises, notamment pour déplorer le manque de concertation de la part de la Commission européenne.

Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a conclu qu’un meilleur dialogue était nécessaire pour les prochains exercices, selon cette source.

Celui de la Commission, José Manuel Barroso, s’est quant à lui félicité publiquement du succès du semestre européen. « Pour la première fois, nous avons eu une discussion sur des pays spécifiques au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement », s’est -il félicité, y voyant un progrès dans le débat socio-économique européen. « Ce n’était pas une discussion bureaucratique comme par le passé », mais « une discussion très importante dans un excellent esprit ».

Levif.be, avec Belga

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