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Sommet UE : la note Van Rompuy est une base pour la discussion, selon Di Rupo

Le Premier ministre Elio Di Rupo relève plusieurs « éléments très importants » dans la note préparée par le président du conseil européen Herman Van Rompuy en vue du sommet européen de jeudi et vendredi à Bruxelles, mais elle n’est pas « à prendre ou à laisser ».

« C’est une note d’initiation à la discussion », a-t-il souligné mercredi devant le Parlement en réponse aux demandes de son partenaire gouvernemental de l’Open Vld, lequel veut voir le gouvernement belge apporter son « plein soutien » à la note rédigée par l’ancien Premier ministre belge.

« Si l’on plaide pour plus d’Europe, on ne peut alors le faire à la carte », avait lancé quelques minutes auparavant le chef de groupe Open Vld à la Chambre, Patrick Dewael, enjoignant dans la foulée le Premier ministre d’appliquer les recommandations de la Commission européenne visant l’indexation des salaires en Belgique, ou le recul de l’âge de la retraite.

« Je fais partie de ceux qui veulent plus d’Europe, mais plus d’Europe ne veut pas dire que c’est la Commission européenne qui va décider pour tous les citoyens », a répliqué le Premier ministre, rappelant qu’une recommandation, comme son nom l’indique, n’avait pas de caractère contraignant.

M. Di Rupo a répété devant les députés que la Belgique n’entendait nullement modifier son système de pensions, mais oeuvrer plutôt à mieux faire coïncider âgé légal et âgé effectif de départ à la retraite. Il a également rejeté toute suppression du système d’indexation. « La recommandation de la Commission sur ce sujet est trop prescriptive ou restrictive », a-t-il jugé, à la veille du sommet européen où les 27 seront appelés à endosser les recommandations de la Commission aux Etats membres.

Quant au contenu de la note rédigée par Herman Van Rompuy, M. Di Rupo a pointé plusieurs « éléments très importants » à ses yeux, citant la régulation financière, le renforcement de l’intégration budgétaire, et les efforts pour renforcer la légitimité démocratique.

Le Premier ministre s’est dit ouvert à de nouvelles contraintes en matière de responsabilité, tout en plaidant pour une solidarité plus effective entre partenaires européens.

Devant les députés, M. Di Rupo n’a toutefois pas caché ses doutes quant à l’effet réel des mesures sur les marchés financiers. « Ca ne sera pas suffisant. Il faut une analyse beaucoup plus fine », a-t-il jugé, prenant le cas de l’Espagne en exemple qui, « malgré l’exemplarité du suivi d’une série de recommandations », n’a pas vu ses taux d’emprunts diminuer, a-t-il souligné.

Le Premier ministre a reconnu que le débat européen de ce jeudi et vendredi ne serait pas une sinécure, chaque dirigeant ayant « sa propre réalité nationale ». Et M. Di Rupo d’évoquer notamment les propos prêtés à la chancelière allemande Angela Merkel qui, farouchement opposée à l’introduction d’euro-obligations, aurait assuré mardi soir que celles-ci ne verraient pas le jour « aussi longtemps que je vivrai ».

« Je ne voudrais pas qu’elle disparaisse pour une question d’euro-obligations… », a ironisé le Premier ministre devant les députés.

Face à pareilles exigences, M. Di Rupo a jugé qu’il pourrait être utile d’élaborer une liste des solutions alternatives disponibles. « Si une chose n’est pas possible. Que fait-on alors?  » a-t-il interrogé. « Car on ne peut pas laisser les choses comme cela… ».

Le Vif.be, avec Belga

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