© Reuters

Sommet UE : Herman Van Rompuy face la quadrature du cercle

Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne sont réunis depuis jeudi soir à Bruxelles pour s’accorder sur le niveau de dépenses communes jusqu’à la fin de la décennie. Vu les divergences d’opinions entre États membres, un échec n’est toutefois pas à exclure.

Après une série d’entretiens bilatéraux menés toute la journée de jeudi avec les différents dirigeants européens, le président du Conseil, Herman Van Rompuy devrait diffuser aux alentours de 20h00 une nouvelle proposition budgétaire qui sera discutée en plénière par les Vingt-sept.

Vu les positions intransigeantes parfois affichées ici ou là, la tâche ne sera guère aisée. « Je ne suis pas content du tout (des propositions sur la table), je vais négocier durement pour obtenir un bon accord pour les contribuables britanniques et européens et je veux conserver le rabais britannique », a notamment commenté en matinée le Premier ministre britannique, David Cameron. Celui-ci demande une réduction importante des dépenses européennes vu la crise, ce que soutiennent également la Suède ou les Pays-Bas. « L’Europe, c’est un compromis », lui a répliqué le président français, François Hollande. « Chacun va sans doute devoir faire preuve de compromis et être capable d’en faire », a abondé la chancelière allemande, Angela Merkel. Représentant la Belgique à la table, le Premier ministre Elio Di Rupo plaide lui pour un budget européen « ambitieux », assénant au passage un coup de griffe à David Cameron. « Pour les Britanniques, l’Europe n’est qu’un marché intérieur. Pour la Belgique, l’Europe c’est la solidarité, la paix et le bien-être. A l’inverse de quelqu’un comme Cameron, je plaiderai donc pour un budget ambitieux », a-t-il confié jeudi matin, avant son entretien en tête-à-tête avec Herman Van Rompuy.

Face à ces positions aux antipodes, l’ancien Premier ministre belge, apprécié pour ses capacités de négociateur, aura fort à faire pour mettre les Vingt-sept au diapason. Même s’il se dit prêt à faire « l’impossible », un échec n’est pas à exclure. Certains plaident d’ailleurs déjà pour l’organisation d’un nouveau sommet, en janvier prochain. Pour mémoire, la Commission européenne suggère de mobiliser 1.047 milliards d’euros de crédits pour la période 2014-2020, soit un peu plus de 1% du PIB européen, ce qui revient à geler jusqu’à la fin de la décennie les dépenses communes à leur niveau de 2013. Ces prétentions ont toutefois été jugées déraisonnables par les principaux contributeurs nets au budget qui ont exigé de ramener les crédits sous la barre des 1.000 milliards. M. Van Rompuy a soumis la semaine dernière une proposition avec 75 milliards de coupes réparties sur toutes les politiques, notamment la Politique agricole commune et les fonds de cohésion en faveur des régions d’Europe en retard de développement, mais celle-ci a mécontenté quasi tous les Etats membres.

Avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire